#1 19-09-2009 21:57:25

Adramelech
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Citoyenneté: Bélérin

Voleur ?... Vous avez dit, voleur ?...

Ou, Les Hauts-Faits du Petit Peuple de Belerim.


Ce document relate ce qui a été accompli par un citoyen du bas peuple durant la guerre entre Anton et Belerim suite au malheureux incident durant le duel devant opposer les deux Princes des deux Royaumes.

Chapitre I - Le garde



L'histoire débute alors qu'Adramelech entre dans l'arène où le drame a eu lieu.


Adramelech arriva enfin dans l'enceinte de l'arène. Non loin de là, dans une rue, des citoyen d'Anton et quelques uns de leurs soldats défiaient encore la garde de la cité. Il devait agir au plus vite. Il entra et inspecta les alentours, à la recherche d'un garde qui pourrait lui indiquer où trouver son Prince. Il aurait peu de temps pour convaincre le garde et encore moins pour convaincre le Prince que son plan pouvait sauver la cité, mais il fallait qu'il tente. En outre, il n'était pas certain que le Prince se trouvait encore dans l'enceinte de l'arène. Les combats n'avaient pas éclatés depuis longtemps, mais peut-être était-il parvenu à s'échapper. Il irait sans doute se réfugier au château dans ce cas là. Il devait absolument retrouver sa trace. Il s'approcha du premier garde en état de parler. Il était allongé au sol dans une marre de sang. Une grande entaille lézardait sa cotte de maille. Il respirait péniblement. Il était blême et la sueur perlait sur son front. Il se tenait le ventre de ses mains et des filets de sang s'échappaient entre ses doigts. Il se pencha sur lui.

'"Le prince, où est le Prince ? Parle, je t'en prie, il en va de la survie de la ville."

Le garde était trop faible pour parler. Adramelech chercha du regard autour de lui. Il vit une petite fontaine. ornant l'arène. Il humecta le revers de sa manche dans l'eau du bassin et revint vers le soldat pour lui humecter les lèvres.

" Bois !"

Il lui épongea ensuite le front.

" Le Prince ? Parle-moi ! Regarde-moi ! Où est le Prince de Belerim ? Si tu dois me dire là tes dernières paroles fais-le, il en va de sa survie !"

Il lui parlait fermement pour qu'il comprenne et se concentre sur la réponse, mais il ne cherchait pas à le brusquer. Il espérait que le soldat aurait confiance en lui dans ses derniers instants de vie.



...

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#2 21-09-2009 20:09:09

Adramelech
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Re: Voleur ?... Vous avez dit, voleur ?...

Le garde à moitié mort, parvint malgré tout à dire dans un souffle de ses lèvres bleuies.

" Il ... son ... ami, est venu ... Kai !
Gaiüs ... plus ici. "


Adramelech fouilla alors brièvement l'arène pour trouver trace du Prince ou de son ami, mais il ne put rien découvrir de spécial.

Cependant, un autre garde courant au combat lui dit avoir vu deux jeunes hommes s'éloigner en direction du château sans toutefois pouvoir confirmer qu'il s'agissait du Prince et de son ami.

Adramelech convaincu que le Prince n'était certainement pas resté dans l'arène bien longtemps et qu'il avait été sans aucun doute conduit au château sous bonne escorte quitta donc l'arène.


Chapitre II - Au Château




Il emprunta le chemin le plus direct possible pour arriver au château. Il coupa à travers les plus petites ruelles de la capitale pour s'y rendre, sinon au au plus vite du moins au plus court. Il n'y avait pas de temps à perdre. Un fois au château, il fut soulagé de voir que la garde du palais n'était plus aussi en place qu'à son habitude. D'ailleurs, l'entrée était mal défendue et grande ouverte. Les soldats avaient dû être surpris par l'attaque des forces Antoniennes.
Avant de pénétrer à l'intérieur il prit quelques minutes pour réfléchir à la meilleur façon de trouver le Prince. Il savait de source sûre que le château était immense, il ne servait donc à rien d'y chercher le Prince en courant en tous sens dans l'espoir (sans doute vain) d'y tomber dessus par hasard. Il lui fallait être logique et méthodique. Il essaya de clarifier son esprit. Il savait que le Prince n'était pas seul mais qu'il était avec son ami le plus proche, Kai. S'il demandait à voir le Prince, il se doutait bien qu'on ne l'y conduirait jamais, surtout en état d'alerte comme était le château. Il savait aussi que certains membres de la Garde Franche cherchaient activement un suspect à l'origine de l'incident. Il fallait jouer de tout ça pour arriver à ses fins.
Adramelech prit le temps de réajuster son déguisement de marchand (il pensait de cette manière passer plus inaperçu, un marchand représentant une menace bien moins grande qu’un pauvre hère en guenille pour un garde de Belerim habitué à courser les voleurs des bas-fonds. Et un marchand avec des vêtements déchirés et sales pourrait toujours prétendre avoir été pris dans la panique de l’arène et venir chercher refuge au château) et entra enfin dans le grand hall du château et après quelques pas, il aperçu un garde l'épée couverte de sang, le bouclier balafrer d'entailles profondes. Il disait s'appeler Ruben et visiblement il n'était pas là pour perdre son temps. Il n'aimait pas voir le palais ouvert à tous les diables et le regard froid, l'allure fière, il intima l'ordre à Adramelech de quitter les lieux.

"Voilà la chance qu'il me faut !", songea-t-il.

Adramelech se raidit un peu dans une attitude qu'il jugeait martiale.

"Soldat, je ne pénètre pas ici en opposant à la Couronne, je viens sur demande de la Garde Franche pour apporter des nouvelles au Seigneur Kai. La Garde est bien trop occupée à rechercher qui est à l'origine d'une telle machination et n'a pu se déplacer elle-même mais j'ai croisé l'un des leurs qui m'a chargé d'un message urgent pour le Seigneur Kai. Etant donné l'état des choses, il me faut lui remettre en personne, car les traîtres sont visiblement parmi nous et ce message ne doit pas souffrir de tomber dans de mauvaises oreilles. J’ai bravé les soldats d’Anton et les citoyens devenus fous pour porter ce message, voyez dans quel état je suis…"

Il savait qu'il prenait là un grand risque car s'il voyait juste malgré son peu d'information, le Garde pouvait très bien être l'un de ces fameux traîtres. Mais d'un autre côté, il n'avait pas le choix, il devait tenter quelque chose pour mener ses objectifs à bien. Il en allait de la sécurité de tout Belerim qui était toujours à feu et à sang malgré de nombreux appels à la raison et au calme. Et il savait aussi que des renforts d'Anton finiraient par arriver qui embraseraient à nouveau les choses. Il comptait donc sur l'intégrité du Garde pour le conduire au plus vite à l'un des Maîtres du château. Une fois qu'il aurait trouvé une oreille plus avisée, il pourrait toujours expliquer son plan, et il n'aurait alors plus rien à regretter si les choses ne tournaient pas comme il l'imaginait.
Voyant que le Garde ne réagissait guère, mais réfléchissait intensément, il tenta de l'influencer à nouveau et prenant un ton affecté, il lança :

"Allons, pressez-vous, il en va de la sécurité de la Famille Royale et de tout Belerim, sang du Diable !"


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#3 21-09-2009 20:39:02

Adramelech
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Re: Voleur ?... Vous avez dit, voleur ?...

Rubben semblait complètement débordé par l'agitation ambiante, mais il comprit aussitôt la requête et y accéda d'un signe de tête. Il fit signe de le suivre, laissant là le chaos qu'il ne parvenait de toute façon pas à gérer. Ils franchirent une première porte, que le garde ouvrit puis referma avec un passe-partout. Visiblement, on avait tout de même pris le soin de fermer toutes les portes à clef pour éviter que le problème soit encore plus compliqué à résorber.
Rapidement il conduisit Adramelech à un hall avec un grand escalier en pierre menant aux étages. Cinq gardes barraient l'accès, mais Rubben expliqua lui-même le pourquoi de la venue d'un étranger et ils ouvrirent le passage... c'était trop facile !
Le garde mèna alors Adramelech à travers différents corridors pour finalement le laisser devant une porte précautionneusement surveillée par deux soldats plutôt attentifs. Ils dévisagèrent Rubben et le marchand qui l'escortait, scrutant le moindre mouvement suspect.
Rubben présenta encore Adramelech, puis s'éclipsa, le laissant avec les deux hommes patibulaires. Ils semblaient suspicieux, mais ils frappèrent à la porte, sans rien dire. Lorsqu'on leur donna l'autorisation, l'un d'eux entra puis annonça la venue d'un marchand d'une voie sèche.
La porte s'ouvrit, et Adramelech se retrouva dans une chambre princière. Devant lui se tenait le Prince Gaïus et son ami Kai. Les deux gardes sur les talons, Adramelech prit une profonde inspiration.


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#4 21-09-2009 20:44:24

Adramelech
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Re: Voleur ?... Vous avez dit, voleur ?...

Chapitre III - Un Prince de Sang




Adramelech avait réussi là une partie importante de la mission qu'il s'était confié. Avec un brin de fierté, il s'agenouilla devant son Prince qu'il reconnu aussitôt et devant l'homme qui se tenait à ses côtés, sans doute son ami, le Seigneur Kai.

"Mon Prince, permettez-moi vous présenter mes respects et de me présenter moi-même."

Adramelech ôta alors son piteux déguisement afin de laisser entrevoir la maigre supercherie.

"Je ne vais pas vous faire l'offense de vous berner, ni vous, ni ce noble Seigneur à vos côtés, vos yeux ne sont pas ceux de vos gardes, et je ne suis pas ici pour vous porter préjudice. Je me nomme Adramelech et je suis un citoyen de cette ville de Belerim, tout du moins du Royaume, un voleur comme il y en a beaucoup. Je me suis introduis ici par la ruse la plus simple du monde et je viens donc vous faire remarquer que vous courrez en ces lieux le plus grand des dangers. Mes intentions n'auraient pas été bonnes, j'aurais été un combattant plus aguerrit, vous seriez peut-être déjà mort à cet instant même si de mon côté je le serai sans doute aussi. Des traîtres sont à l'intérieur de la ville, l'information circule partout que vous êtes trahi. Imaginez un instant ce que pourrait faire quelqu'un qui connait ce château si moi qui m'y rend pour la première fois, je peux abuser vos gardes paniqués de la sorte. Vous êtes à l'endroit le plus dangereux de tout le Royaume, votre Majesté, avec tout le respect que je dois à ceux qui vous protègent. Je viens donc ici avec un plan pour vous mettre à l'abri d'une telle tentative sur votre personne et accessoirement pour éloigner les troupes d'Anton de la ville de Belerim et de son peuple et je remets ma vie entre vos mains."

Il prit un petit temps pour relever le regard, toujours agenouillé qu'il était pour s'assurer que le Prince suivait bien son raisonnement et que les gardes n'allait pas bondir sur lui.
Secrètement, plutôt instinctivement, ses paroles ils les avaient surtout fait résonner pour que Kai les entendent. Il savait qu'il est très difficile de faire comprendre à un Prince qu'il est trahi, qu'il court un grand danger et que la fierté de ses gens là passe parfois au-dessus des intérêts de leur propre vie. Il espérait donc surtout faire comprendre la situation au Chevalier meilleur ami du Prince qu'il avait raison de se méfier de la sûreté du palais.


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#5 21-09-2009 22:04:11

Prince Gaïus
[PNJ] Prince de Belerim

Re: Voleur ?... Vous avez dit, voleur ?...

Le Prince s'était levé furieux en entendant la supercherie, mais Kai le retenait d'un geste de la main. Les gardes quant à eux, ont de suite saisi les épaules du voleur tout en attendant les directives. Ceux là, c'était pas des rigolos à en croire la rudesse de leur poigne.
Lorsque l'usurpateur eut terminé son discours, c'est Kai qui prit la parole :

" Adramelech... comment pourrions-nous faire confiance à un voleur qui dupe tout le monde avec la plus grande des aisances ? Soit, avec l'agitation qui règne dans le palais, je veux bien croire que ce n'est pas l'endroit le plus sécurisé. Mais ... que nous proposes-tu ? Je suppose que si tu es venu jusqu'ici, ce n'est pas simplement pour nous montrer tes talents de déguisement ? "

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#6 21-09-2009 22:18:46

Adramelech
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Re: Voleur ?... Vous avez dit, voleur ?...

Adramelech comprenait la réaction du Prince et ne s'était pas attendu à autre chose de sa part, il était logique qu'il hésite à faire confiance à quelqu'un qui venait de duper sa garde. Malgré tout, plus confiant, il reprit :

"Certes, mon Prince, je comprends votre hésitation à me faire confiance. Et non, je ne suis pas venu là pour vous montrer mes faibles talents. Voici l'idée que j'ai eu pour mettre votre Seigneurie à l'abri. Je pourrais, comment dire... prendre votre place. Non pas en tant que Prince de Belerim, mais toutefois, emprunter votre apparence. J'ai quelque don pour cela et je pense que c'est tout à fait possible de me faire passer pour vous, du moins pour un temps. Pendant ce temps, votre Seigneurie pourrait fuir dans les bas-fonds de la ville au milieu des voleurs, des mendiants, des catins et autre petit peuple, déguisé avec mes propres haillons. Votre ami pourrait se joindre à vous. Je lui céderais mes habits élimés de marchand et ainsi vous seriez en sécurité face aux petits malfrats qui peuvent arpenter les rues. Quelques uns de vos gardes pourraient sans doute venir vous rejoindre plus tard sous des habits moins seyant à leurs fonctions.
De mon côté, je resterai au château à votre place pour vous laisser le temps de fuir et quand je jugerai que vous avez suffisamment d'avance, je fuirai moi-même sous votre apparence afin d'attirer sur ma personne le plus soldat d'Anton possibles. Entouré de votre garde personnelle, nulle doute qu'il nous suivront. Nous essayeront de gagner un maximum de temps pour que les enquêteurs puissent trouver l'auteur de cet affront à votre personne. Je ne doute pas que vous soyez déjà en contact avec la Garde Franche et qu'ils oeuvrent à trouver les coupables. Je ne vous crois pas capable du geste dont on vous accuse.
Si nous réussissons, la cité ne sera plus le théâtre de la guerre car nul doute que les armées qui viendraient renforcer les forces déjà présentes poursuivront le faux Prince que je serais pour le châtier plutôt que de mettre la cité à feu et à sang. Du moins, peut-on espérer qu'une partie des troupes sera détournée sur mes talons plutôt que sur Belerim. Et ainsi nos concitoyens ne seront plus la cible de massacres en règle. Et les soit disant justiciers des autres cités pourront être considérés à juste titre comme des agresseurs car notre propre garde ne sera plus dans les rues pour y étriper quiconque arbore d'autres armoiries que celles de Belerim dépassée qu'elle est par les évènements.
Voilà le plan que je voulais vous exposer avec tant de ferveur et qui m'a conduit à abuser ainsi vos hommes."


Il reprit un peu son souffle puis il ajouta comme le silence était toujours présent et un peu lourd.

"Mon Prince, vous ne pouvez vous fier à personne de votre château, les traîtres sont sans doute parmi vos propres hommes même s'il est difficile de l'admettre."

Après ce long discours, Adramelech un peu troublé d'avoir réussi sans trop trembler à exposer son plan sans être interrompu et à dire sans doute une vérité dérangeante se figea un peu pâle et attendit une réaction du Prince.

Dernière modification par Adramelech (21-09-2009 22:20:20)

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#7 21-09-2009 22:28:10

Prince Gaïus
[PNJ] Prince de Belerim

Re: Voleur ?... Vous avez dit, voleur ?...

Kai et le Prince Gaïus écoutèrent attentivement ce qu'Adramelech avait à dire, puis Kai regarda un instant le Prince avec un sourire amusé et complice.
Puis il prit la parole :

" Nous réfugier dans les bas quartiers, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, mais nous pourrions en profiter pour sortir d'ici assez facilement en nous grimant, ce qui rendrait le départ de Gaïus incognito. Qu'en dis-tu Gaïus ? "

Le Prince regardait son ami d'un œil interrogatif et accusateur :

" Moi ? Me grimer et quitter le palais ? Mettre ces vêtements là ? Mais tu es devenu fou Kai ? "
" Écoute-moi, notre visiteur a raison au moins sur un point : beaucoup sont certainement là a te chercher. Même si tu n'y es pour rien, ton combat avec Alvin d'Anton est le déclencheur de cette histoire. Je pense que nous devrions quitter la ville. Et le seul moyen de le faire discrètement, c'est bien celui-là. Dis-toi que c'est comme un bal masqué ! "

Kai riait, le Prince finit également par rire aussi. Finalement, ils n'étaient encore que des gamins après tout !

Les quelques heures qui suivirent servirent à préparer la sortie du prince et de son ami. Les deux gardes de la chambre furent mis au secret de la mascarade et ne devaient en parler sous aucun prétexte, et traiter Adramelech comme un Prince en la présence d'invités, et le protéger comme il se devait évidemment.
Lorsque tout le monde fut prêt, Gaïus et Kai quittèrent le palais, escorté par des gardes pour justifier le passage de ces deux personnes qu'ils n'avaient pas vus monter. Une fois dehors, ils se débrouilleraient à quitter la ville sans encombre, ils étaient bien assez forts pour cela et Adramelech avait toute confiance en eux et en son plan. Bien entendu, ils avaient convenus de le recontacter pour le tenir informé du bon fonctionnement du plan.

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#8 21-09-2009 22:32:09

Adramelech
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Re: Voleur ?... Vous avez dit, voleur ?...

Quelques heures plus tard, un brouhaha se fit entendre dans les corridors, puis des soldats d'Anton entrèrent dans la pièce, fracassant tout sur leur passage. Finalement le voleur avait bien raison de dire que le Prince n'était pas en sécurité ici... il en fit les frais et rejoint le pays des rêves bien plus vite que prévu... la rumeur ne tarda pas à se répandre que le Prince Gaïus était mort !


Chapitre IV - Les yeux noirs



Tout ne s'était pas passé comme il l'avait prévu, certes, mais Adramelech avait le sentiment d'avoir fait tout ce qu'il pouvait pour abréger cette guerre stupide. Le sang lui coulait de la bouche et une large blessure lui brûlait le ventre, répandant son sang sur les draps fins du lit princier. Le regard trouble, il se dressa sur ses jambes tant bien que mal se tenant le ventre à deux mains et tituba à travers les couloirs déserts vers la sortie du palais. Les portes avaient été fracassées, les cadavres de gardes jonchaient le sol, et le palais semblait vide.

Comment il arriva jusqu'à la zone neutre où un camp de gitans faisaient escale, avec leurs nombreuses roulottes, leurs enfants courant nus, leurs aïeux fumants la pipe assis encore fiers sur le dos de leur chevaux, leurs jeunes hommes jouant des airs de guitares enflammés et leurs vieilles connaissant les secrets des médecines les plus rares qu'elles transmettaient avec soin à des jeunes filles plus belles que les nuits d'été, Adramelech ne s'en souvenait guère.
Il se voyait se dresser sur ses jambes tant bien que mal et sortir du Palais et après, le noir.

On lui raconta plus tard qu'Issandra une des jeunes femmes du camp envoyer à la ville pour y faire quelques achats avait été prise dans les combats. Elle avait fui en tous sens pour échapper au massacre et lorsqu'elle était parvenue devant les portes du château, elle y avait vu "un jeune Prince beau comme comme un cheval sauvage blessé à mort". Issandra avait passé son épaule sous son bras, et l'avait aidé à fuir la ville jusqu'au camp où on lui avait donné les premiers soins.

Désormais, une vieille femme interdisait à Adramelech de bouger. Il fallait qu'il dorme et se repose, les blessures étaient trop profondes encore. Dans quelques jours, il pourrait de nouveau battre la campagne.
Elle n'était pas dupe et songeait bien qu'il ne s'agissait pas là d'un noble de Belerim, mais elle était sûre qu'il n'y avait pas de danger à courir avec un garçon à moitié mort au milieu d'un camp de gitans vaillants et en pleine forme. Et puis, Issandra semblait vraiment touchée par le jeune homme qu'elle ne pouvait refuser de le garder le temps qu'il soit sur pieds.

Adramelech entama donc sa convalescence et pu remarquer assez rapidement, que de nombreux blessés avaient trouvé refuge auprès de ces nomades. Dans son lit, il était aux bons soins d'une vieille à la peau cireuse lorsque le jour entra avec le regard noir et profond d'une jeune femme à la peau dorée comme le pain, au sourire de flamme dansante et à la démarche de jaguar femelle.

"Je suis plus chanceux que les Princes !", songea-t-il en la voyant.


FIN

Dernière modification par Adramelech (21-09-2009 23:09:33)

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