#1 11-01-2011 18:48:12

Sing Sang Sung
Corneille
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Pour quelques deniers de plus... et quelques dettes de Sang !

Année 946 AF, Saison des pluies, jour du Pégase.

De cette auberge modeste où il avait séjourné dès son arrivée en cité d’Anton, ses pas l’avaient tout naturellement menés aux stands épars du marché, marché vide de toute activité à cette heure indue.
Sing était de nature à se lever de bonne heure et son premier souhait au saut du lit, était de visiter les lieux. Un rapide petit déjeuner fait de citron et d’ail lui permettrait de tenir la journée. Il régla sa nuit et prit congé. Ce quartier était riche de promesses. Un nom à retenir : Culae.

Le jeune homme se dirigeait à présent vers le nord ouest de la cité endormie, espérant y trouver là-bas, plus loin, le réceptacle adéquat susceptible de contenir le fruit de son labeur.
Il déambula ainsi pendant quelques heures laissant son regard flâner de ci de là en quête de son bonheur.

Il se décida à pousser enfin la porte d’un antiquaire non loin d’une majestueuse tour noire, d’où des nefs s’arrimaient. Le flux était régulier ; cela était déjà bon signe.
Sing se présenta au vieil homme un peu sourd, relique lui aussi à sa façon, qui lui apprit qu’un marchand du nom de Bernephos, un confrère nomade, pratiquait une vente d’armes à des prix défiants toute concurrence. Cet homme ne lui était pas inconnu. L’avait-il déjà croisé dans les ruelles de Stella il y a quelques années ?
La pensée s’estompa.
Oui, se dit Sing, il faudra bien un jour que je m’outille de meilleure façon. Cette épée de bois à ma ceinture ne témoigne pas vraiment de la valeur de mon art.

Etrangers à Anton, ses souvenirs s’estompaient là en ce jour du Pégase ; Sing ne souhaitait pour l’heure ne pas se replonger dans ce passé et préférait occulter ce pan d’histoire qui fut sien. Nullement handicapant, son jeune âge en cela lui permettait d’y parvenir.
Le jour de la Lune s’annonçait sous de bons auspices et augurait d’un commerce futur fructifiant.

En un geste, l’écriteau de la porte indiquait à présent « Fermé » et le noir se fit tendrement chez l’antiquaire tandis que Sing tirait les rideaux masquant la vitrine.

Parlons affaires à présent, cher Monsieur !

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#2 23-01-2011 16:08:11

Sing Sang Sung
Corneille
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Re: Pour quelques deniers de plus... et quelques dettes de Sang !

Année 946 AF, Saison des pluies, jour de la Lune.

A force de patience et de répétitions, Sing Sang Sung connut enfin ce après quoi les habitants de ce monde couraient.

Le vieil homme, toujours aussi sourd, même face à la menace des propos tenus par le charmant jeune homme, récita tout ce dont il se souvenait, mémoire bien sélective et sujette à caution.
Les Arkhanas.
Voilà, le maître mot.
Voilà ce qui semble régir ce monde, monde que Sing Sang Sung s’enchantait de découvrir peu à peu.

Selon les propos de l’antiquaire, l’Arkhana était un élément moteur du monde, un bien inestimable concentré dans chaque être vivant.
Cela ressemblerait à une petite pierre rouge, une sorte de bille de couleur sang, lisse, sans défaut. C’est grâce à elle, grâce à l’accumulation d’Arkhanas, que chacun pouvait ainsi espérer acheter les cartes, vendues à l’unité et de valeur différente, des relicartes indispensables pour progresser, pour devenir puissant, plein de vigueur et d’esprit.

Seulement, le vieillard ne semblait pas avoir tout révélé et…

Un bruit.
Derrière le comptoir, dans l’arrière boutique.
Quelqu’un ou quelque chose venait de remuer.

Sing Sang Sung laissa le vieil homme s'affairer au rangement de ses relicartes, et armé d’un courage qu’il ne se connaissait pas le jeune marchand franchit le rideau ; Sing surprit à cet instant dans le lieu obscur un homme armé d’un couteau, à l’affût, prêt à bondir.

Sing Sang Sung, loin d’être pris au dépourvu, crut bon alors de lui adresser la parole:

- Monsieur, malgré l’insolite façon dont nous avons été contraint de nous rencontrer en ce lieu chargé de mystères, permettez moi de me présenter et, surtout, soyez assuré que je ne révèlerai pas plus loin l’étendue de vos talents ni la raison première de votre intrusion ici. D’ailleurs, je ne suis moi-même ici qu’un intrus. Un amoureux de la vie qui cherche savoir et bonne fortune. Souhaitez-vous mettre à profit votre expérience et goûter à votre tour au savoir qui est mien ?

Sing Sang Sung sourit généreusement, chose qu’il n’avait pas fait depuis une éternité.
Il regardait l’intrus, un homme à l’accoutrement incertain et au nom révélateur de ses origines orientales.

La journée avait bien vite passée et les deux comparses avaient décidé de profiter de l’hospitalité du vieil homme, ligoté au comptoir par des obligations toutes naturelles.
L’antiquaire semblait plongé dans son affaire et n’avait pas cru décent de les chasser tous deux.
De toute les façons, la boutique ne tournait pas à plein régime et personne depuis leurs entrées n’étaient venu faire achat de relicartes.

Tandis que le compagnon mystérieux s’attelait à des préoccupations totalement dans son registre, Sing Sang Sung revint tout de go vers le vieil homme pour s’enquérir encore de précieux renseignements.
Le silence se fit.

Sing Sang Sung réitéra sa question, plus posément, en forçant un peu plus la voix:

- Excusez-moi Monsieur de vous importuner encore ainsi, mais une question me trotte dans l’esprit depuis la découverte de votre charmante et accueillante boutique. Je me demandais en fait ce qu’il advenait, après payement ou en contrepartie des relicartes, de ces fameux Arkhanas.
Que pouvez-vous bien en faire de ces billes rougeoyantes ?
A quoi vous servent-elles vraiment ?
Quelles en sont la nature et l’étendue de leurs richesses ?
Et puis surtout, de quoi vivez-vous puisque jamais ici ne transite de deniers ?


Le vieil homme parut abruti de questions.
Le sang afflua aux joues de Sing Sang Sung ; la soirée s'annonçait difficile.

Dernière modification par Sing Sang Sung (23-01-2011 17:02:26)

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#3 26-01-2011 21:56:49

Sing Sang Sung
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Re: Pour quelques deniers de plus... et quelques dettes de Sang !

Année 946 AF, Saison des pluies, jour du Mithril.

Dérouté, épuisé de tant de paroles inutiles face à un mur sans oreilles, Sing Sang Sung abandonna l’idée première d’avoir à marchander du prix de ses relicartes, celles dont il avait tant besoin. De toute évidence, elles ne s’activaient qu’en présence d’un certain nombre d’arkhanas. Le vol n’était hélas pas son fort. Il y avait bien d’autres moyens cependant, de contourner, d’acquérir ces précieuses denrées antiques dont il ne comprenait pas encore l’étendue de leur pouvoir. Elles étaient uniques et liées à un seul être ; les cartes étaient liées à un jeu du destin, un jeu dont il ne connaissait pas la règle.

Sing Sang Sung songea à reprendre ses déambulations nocturnes.
Il délaissa un instant son attention et sur le seuil de la porte menant à la cité endormie, il se retourna comme pris d’un remords, d’un oubli. Hésitant, le jeune premier s’interdit à nouveau de pénétrer la demeure du vieux, sourd comme un pot.
Le laissant derrière lui l’antiquaire, étrange vieil homme aux relicartes et leurs secrets - ceux-ci le suivront de près dans la tombe à n’en pas douter – Sing Sang Sung comprit alors qu’une ombre fondait sur lui, quartier Culae, venant du nord de la ville, le pas alerte, le verbe haut et la chevelure grisonnante.
A cette heure indue, le cliquetis de nombreux colliers et d’artefacts en tout genre annonçait sa venue, même pour celui qui n’y prêterait pas attention ; tout ce tintamarre aurait pu même réveillé un mort.

L’homme souriait en s’arrêtant à sa hauteur. Il se présenta. Son nom avait déjà fait le tour de la cité et Sing Sang Sung ne fut pas surpris de le rencontrer enfin : Bernephos.
Le marchand clama son origine floralienne et s’intéressa de plus près à l’accoutrement du jeune Sing, toujours les pieds et le torse nus, la chevelure rousse balayée par le vent léger.
Son œil expert ne cherchait-il pas de quoi alimenter la discussion ou bien tentait-il de lui vendre quelque objet dont il aurait pu avoir usage ?

La rue était déserte.
Une présence non loin semblait se manifester par instance.
Un homme…
Un jeune archer au teint pâle faisait mine d'avoir quelques affaires préoccupantes à régler et s'écartant quelques peu du parvis de l'antiquaire afin de laisser les deux marchands discuter en toute quiétude...
Un avertissement ? Un confrère mal avisé ? Non.
L’être étrange croisé dans l’arrière boutique chez l’antiquaire ? Peut être…

Sing Sang Sung laissa de côté ce phénomène.
Il se concentra sur les lèvres du Maître Bernephos, devant lui, en chair et en os, sur ce visage rassurant, ce père spirituel, ce prodige du marchandage.

L’échange ne dura que quelques minutes car l’homme s’empressait de rejoindre la cité des étoiles, prétextant une affaire en matière d’art ou de choses à exprimer, du moins, sur un support de lin.
Il semblait serein, confiant dans sa pratique et dans l’éventuel succès de son entreprise. Il participait à un concours, semblait-il.

Le marchand lui donna quelques conseils l’invitant à trouver les premiers clients, ceux qui lui resteront fidèles longtemps. L’homme savait de quoi il en retournait ; sa clientèle se composant de chasseurs et de guerriers émérites, de voleurs déguisés, de rôdeurs aux semelles endurcies, d’archers aux regards perçants comme leurs flèches.

Bernephos regarda de plus près l’arme qui ceignait à la ceinture de Sang.
Aucun signe de sa part ne permit de savoir s’il approuvait le port d’une telle arme.
Le jeune marchand rougit, non pas de honte, mais il se sentait épié, placardé à un archétype de jeune premier, armé d’une épée de bois, d’un ridicule épée d’entraînement.
Pourtant, cette arme pourrait tuer, il en était persuadé.

Bernephos lui suggéra encore deux bons mots. Il s’ensuivit une poignée de mains ferme, concluant un pacte fraternel. Ce n’est qu’alors que Sing Sang Sung déclina son identité, chose qu’il avait omis de faire.
Cela marqua la fin de la rencontre. Bernephos s’en alla vers l’aéronef tout proche, non sans un dernier conseil au sujet de deux vils personnages.
Sing Sang Sung en fut tout ému. Bernephos n'oubliait jamais une dette.

La rue était toujours aussi déserte en cette heure tardive. Une cloche sonna, annonçant le jour du Rat et l’heure de dormir pour le jeune marchand.
Du coin de l’œil, Sing Sang Sung crut voir une ombre passer ; un rat fila sous une arcade. Sing vit aussi l'archer s'éloigner.
- Curieux personnage !

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#4 08-02-2011 20:00:09

Sing Sang Sung
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Re: Pour quelques deniers de plus... et quelques dettes de Sang !

Année 946 AF, Saison des pluies, jour des Offrandes

Une légère brise, salvatrice, fit tournoyer quelques feuilles disgracieuses. Une pluie fine et  apaisante fit en sorte de rincer le visage soucieux de Sing Sang Sung ; de sombres souvenirs l’assaillaient et ses premiers pas furent hésitants tandis qu’il franchissait les portes de la cité d’Anton pour se livrer corps et âme au monde extérieur.
Sang avait ruminé toute la mâtinée sur ces « rêves » récurrents qui le tourmentaient depuis toujours.
«Une sordide obscurité, l’écho de pas résonnant sur des parois humides, des pierres fuligineuses, envahies de mousses lithophages. Parfois, le champ de vision semblait masqué par de formidables ombres qui se dessinaient sur les parois d’un tunnel vétuste. Des voix chuchotaient ostensiblement sur la gauche, plus loin après la lourde porte garnie d’une herse ; l’enfant le savait bien, il le connaissait ce trou, celui dans lequel il était plongé. Des murmures accompagnés d’un bruit de métal, un cliquetis comme celui de clefs garnissant un lourd trousseau, une écuelle de lait de brebis, un quignon de pain, des rongeurs.»
Sang ruisselait de peur. Le froid rongeait ses os. Les visions l’enveloppaient.
Le jeune homme émergea soudain à la lumière et un buisson d’épines remua ; le premier contact extérieur ne fut pas bien long. Un petit mammifère en fit les frais.
Plus loin, deux individus s’éloignaient sur le chemin caillouteux, sorte de sente où les voyageurs pouvaient regagner la mer. Une sorte de Menestrel, un homme paré d’une fourrure de renard grise, voilà tout ce que Sang entrevit ; sa vision affaiblie par cet éclairage dont il n’avait pas habitude l’empêcha de mener plus avant son investigation.
Dame Nature offrit alors son deuxième blaireau.
De bonnes affaires en perspective ; la cité d’Anton ne manquait pas non plus de ce genre de mammifères errants.

Sang rengaina son épée ridicule et s’activa au dépeçage de la bestiole. Que cela pouvait bien l’amuser !
« Un son étrange à nouveau à son oreille ; un chuintement. Puis une odeur d’encens, un goût de métal, comme du sang dans la bouche. Un rat surgit du trou de la cellule emportant le maigre quignon. Un rictus malsain gagna le visage de l’enfant. Ses mains crasseuses se saisirent du carnassier. Le corps du rongeur était encore secoué de spasmes lorsque l’enfant des ténèbres, à son tour, lui rongea les chairs jusqu’à l’os. »
Sang s'activa pour faire un bon feu. Le souper s'annonçait de bon augure.

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#5 27-02-2011 15:43:27

Sing Sang Sung
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Re: Pour quelques deniers de plus... et quelques dettes de Sang !

Année 946 AF, Saison des pluies, jour de l’Hydre

La pluie redoublait d’intensité. La chasse avait été une activité enrichissante pour le marchand antonien. Les premiers sangs versés en entraînèrent d’autres et la gibecière ne fut bientôt plus adaptée aux carcasses des bêtes cueillies par l’épée de bois du jeune Sang.
Il était grand temps de rentrer et de revendre au tanneur d’Anton le fruit d’un dur labeur.
Tuer n’a jamais été aisé, certes.
Mais Sang constatait avec émerveillement qu’il semblait disposé à cet art.

En chemin, à l’orée d’un petit bois, noyé toujours par des trombes d’eau et évitant les nids de poules nombreux, le frêle chasseur Sang croisa la route d’un homme au regard troublant. L’homme restait là sous la pluie battante, scrutant l’horizon.
Sang s’interrogea un moment sur cette pratique étrange et ne voyant toujours rien se produire il s’avança vers l’étrange personnage ; l’homme était taillé pour la marche mais sa position statique n’éveillait que suspicion, malveillance. Sang restait sur ses gardes et sa main avait retrouvé les fibres de bois de son gagne pain.

- Pourriez-vous m’indiquer, Monsieur, en combien de temps je puis regagner la cité dont j’ai par mégarde quitté la route ?, s’exclama Sing Sang Sung.
Le sang palpita dans les tempes du marchand, surpris de l’absence de réaction de l’étranger.

Sing Sang Sung essuya ses mains sur quelques herbes humides et poursuivit sa route profitant d’une accalmie ; les herbes abandonnées le furent avec nonchalance tandis qu’un peu plus loin une paire de bottes sanguinolentes demeurait vide, inerte, sans propriétaire.
- La pluie aura tôt fait de laver cela !

Et déjà les portes de la cité apparaissaient, nimbées d’une onde de couleurs, d’un arc-en-ciel accueillant et réconfortant.
La fortune était au bout du chemin…

Dernière modification par Sing Sang Sung (27-02-2011 15:43:40)

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#6 12-03-2011 14:49:23

Sing Sang Sung
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Re: Pour quelques deniers de plus... et quelques dettes de Sang !

Année 946 AF, Saison des pluies, jour du Souvenir

Bon gré mal gré, le jeune marchand s’employait à trouver au plus vite les deniers suffisants pour l’ouverture d’un premier commerce ; il avait toujours rêvé d’installer en ville une sorte de grand bazar et de consacrer l’espace et son temps au développement d’un art. De sa découverte des arts rupestres lors de son enfance, Sing Sang Sung n’avait gardé qu’un vague souvenir, une vision fugace d’un temps de par longtemps révolu. Il se souvenait juste que l’endroit n’était pas loin de ressembler à une caverne et l’écho de pas résonnant sur la pierre, de flammes projetées sur les parois décharnées d’un long tunnel… du goût du lait de chèvre également. Mais de tout cela il avait occulté plus d’un pan. Son histoire était en marche et rien ni personne ne pourrait arrêter Sang dans sa soif de savoir et de grandeur.
La route était encore bien hasardeuse et les rencontres pas si souvent bienfaitrices.

Le marchand rassemblait ses affaires et complotait de livrer prochainement une arme à un premier client. Depuis sa rencontre avec un marchand réputé du pays d’Arkhan, les choses se précisaient de plus en plus. Sing Sang Sung n’aimait pas vraiment travailler en équipe. Pour les besoins il se devait de montrer patte blanche et d’obtempérer. Rien ne s’obtenait sans quelques compromis… Valoryn n’était pas si loin d’Anton après tout !

Tandis que le jour se levait, le jeune marchand sentit son holoring vibrer.
Quelles nouvelles cet outil apportait-il ? Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Sang écouta attentivement le message ; un large sourire dévoila là une dentition parfaite.
Sang allait devoir reporter son voyage vers l’île. Un autre l’attendait.

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#7 23-04-2011 12:19:47

Sing Sang Sung
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Re: Pour quelques deniers de plus... et quelques dettes de Sang !

Année 946 AF, Saison des pluies, jour des Moissons

L'homme s'employait à rester discret. C'était sans compter sur l'oeil avisé du jeune marchand.
Les ruelles étaient désertées et Anton respirait bon l'odeur d'humidité et de décomposition ; les égouts non loin de là laissaient cependant penser que certaines choses en décomposition stagnaient là depuis quelques temps. Il ne faisait pas bon veiller tard près des auberges malfamées...
L'homme n'avait pas bougé. Sang demeura immobile.
Depuis qu'il l'observait, en ce début de soirée, Sang avait tout de suite pensé qu'il le connaissait. Etrange impression. Comme si...

L'homme bougea et se fondit dans l'ombre, une lame avait surgi dans sa main, comme par enchantement.
Le bougre était doué.
Une ombre passa devant le champ de vision de Sang ; des bruits de pas l'alertèrent de l'arrivée imminente d'un veilleur ou bien... d'une proie.
Le sang gicla. Devant les yeux de Sang, l'homme au couteau venait de détrousser un pauvre hère. Ce dernier vaquait là, éclusant quelques bières de trop. Sang bondit à sa suite sans savoir s'il devait porter assistance au malheureux ou bien... à ce type tapi dans l'ombre. L'homme souriait à son approche et dans le puits de ses yeux, Sang crut y voir une invitation ; celle d'avoir à parachever son art. L'homme semblait être vraiment doué. Et mystérieux...
Le jeune marchand dégaina son épée de bois et sans réfléchir frappa à la suite. Un coup.
Le jeune homme grimaça et son cri résonna dans la ruelle sordide. Des bruits de pas s'ensuivirent. Des gardes arrivaient au pas de charge.
Sang avait manqué de discrétion et le coup porté, bien que fatal, avait été trop lent.
L'homme mystérieux s'éclipsa sans avoir auparavant jeter le fruit de cette attaque, une bourse bien garnie si l'on pouvait en juger par le bruit qu'elle fit en tombant, aux pieds de Sang.

Sang ramassa l'objet jeté en offrande. Un cadeau? Le jeune tueur s'enfuit au plus vite.
De toutes parts on pouvait entendre des cris et le fracas lourdaud d'hommes en armes.
La récolte avait été prometteuse. Et de cela Sang pouvait se frotter les mains.
Son ami mystérieux l'avait embarqué dans une bien étrange spirale de plaisir.

Dernière modification par Sing Sang Sung (23-04-2011 15:15:36)

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