#1 30-05-2009 18:28:10

Bernephos
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Âge: Né le 13ème jour de la saison sèche 885
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Errances d'un marchand

Un jeune homme entrait dans la cité de six-fleurs, il portait un sac qui semblait bien lourd à ses épaules peu musculeuses, et le tirait à grand peine. Malgré ça, il essayait tant bien que mal de se donner une contenance, démarche lente mais assurée, buste droit.

Le bonhomme était très soigné. Et ce n'est pas les quelques salissures sur son beau costume raffiné et coloré, certainement choisi avec le plus grand soin dans des tissus souples et onéreux, qui rendraient le personnage moins classieux.

Son visage semblait hésiter entre la grimace et le sourire forcé. Mais on voyait bien qu'il ne voulait pas montrer sa peine. Lorsqu'il croisait quelqu'un, il s'efforçait de lui sourire et de prononcer un "bonjour" volontaire marqué d'un salut prononcé. Les gens le lui rendaient bien, par ailleurs. L'apparence semblait compter plus que tout autre chose pour lui.

Il s'arrêta devant l'échoppe du tanneur, il semblait arrivé sur le lieu tant convoité. Il pénétra à l'intérieur, il y avait un peu de monde, mais il suffisait d'un sourire et mine de rien, il s'était faufilé plus en avant dans la file, sournoisement diraient certains ? Non, son visage d'ange impeccablement rasé, sa longue chevelure grisonnante et ce sourire toujours admirablement mis en avant en avait ravis plus d'une. Personne n'aurait pu lui en vouloir.

Il posa son lourd sac sur le comptoir du marchand, et commença âprement à discuter du prix qu'il pourrait tirer des maigres trésors qui se cachaient au fond de sa gibecière. Au terme de quelques minutes d'une discussion mouvementée, les deux hommes semblèrent trouver un accord, et s'échangèrent leurs attentions : le contenu de la gibecière contre quelques dizaines de deniers.

Les affaires... les affaires !

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#2 09-06-2009 00:43:35

Bernephos
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Re: Errances d'un marchand

Alors que le jeune marchand rentrait en ville se décharger de ses nouveaux trophées de chasse, il aperçut deux voleurs suivis de près par un milicien à l'air sévère. Oh, ne pensez pas que Bernephos est du genre à juger les gens trop hâtivement, au contraire c'est quelqu'un de plutôt réfléchi, calculateur diraient certains. Non, il avait seulement vu les deux compères tenter de pénétrer dans une maison de riche, fort maladroitement qui plus est. Mais bon, en cela il était incapable de faire mieux.
Finalement, il les enviait... rentrer dans une maison et cambrioler les biens les plus précieux, ils étaient certes recherchés, mais au moins ils avaient de l'argent. C'était un moyen comme un autre... mais pas le sien. Non, la rapine n'était pas son truc à lui.
Mais qu'étais-ce donc, son truc, à lui ? En voilà une bonne question !

Bernephos y songeait en regardant la scène, perplexe. Il pensa aux quelques deniers que lui donnerait le tanneur pour ses quelques peaux. Puis il jaugea les voleurs un instant... l'un d'eux semblait être plutôt connu du milicien qui les poursuivait, il l'appelait "Calamar"... un nom plutôt original pour un citoyen de Six-Fleur. Ses parents avait très mauvais goût !
L'idée lui vint tout d'un coup, comme la foudre s'abat sur un arbre en plein orage : c'était un bandit, il devait donc y avoir une prime !

" Toi mon petit gars, je vais t'avoir. "

C'en était même plus amusant que la chasse. Il n'y avait qu'à attendre le bon moment pour lui sauter dessus, tout en faisant attention à sa camarade qui pourrait se montrer belliqueuse. Et lorsque le temps fut venu, il se jeta sur l'homme - qui n'avait pas du tout une face de poulpe - et lui asséna trois coups de couteau dans le dos. Tout alla très vite : le soi-disant Calamar était à terre, il avait fait tomber quelques arkhanas que le marchand s'empressa de ramasser, ainsi qu'un minuscule grain de riz... qui sait, peut-être que le tanneur lui en donnerait un peu d'argent...
... de l'argent, non, il n'en avait malheureusement pas. Mais tant pis, il y aurait la prime, et c'était tout ce qui comptait !

Bernephos s'enfuit en courant, de peur que la fille qui accompagnait le bandit ne le poursuive.
Tout cela était tellement excitant !

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#3 24-06-2009 00:22:27

Bernephos
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Re: Errances d'un marchand

Esquivé !

Depuis plusieurs jours, le marchand n'en menait pas large. Il avait touché une belle somme pour la capture du poulpe... ce n'était pas son nom véritable, mais peu importait tant qu'il avait l'argent. Sitôt obtenue, la prime avait enrichi son compte en banque, l'usurier commençait à connaître Bernephos et ils avait conclu un accord à l'amiable concernant la valorisation de son capital en échange de quelques menus services.

Mais sa notoriété avait elle aussi grandi... il était maintenant connu comme chasseur de primes, mais cela n'en faisait pas pour autant quelqu'un de redouté par les bandits. D'ailleurs, il préférait les éviter de peur que l'un d'entre eux ne jette son dévolu sur lui... que pourrait-il faire contre ses attaques, lui, simple marchand ?
La dernière fois il avait eu de la chance...

Mais ce vaurien là semblait affaibli, accolé à une demeure en pierre et reprenant son souffle après une altercation avec un autre personnage ainsi que la milice quelques temps plus tôt. Affaibli... mais aussi recherché... une prime confortable en perspective ? Et si la besogne était aussi simple que la fois dernière ?

Esquivé... il a esquivé !

Que faire sinon fuir ? L'adrénaline lui faisait battre son cœur comme jamais.
Non, l'envie était trop forte : il fallait retenter... l'appât du gain...

Le marchand attendit quelques instants et retenta sa chance. Le bandit tomba sous son coup de couteau. Aussitôt à terre, il le dépouilla des quelques deniers trouvés à la hâte ainsi que d'un trésor tombé de sa gibecière. Et il disparut dans la nuit... puissent tous les voleurs oublier que sa réussite ferait gonfler sa notoriété grandissante de chasseur de primes... lui, ne cherchait que l'argent !

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#4 25-06-2009 13:38:55

Bernephos
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Re: Errances d'un marchand

Un de plus !

A peine sorti des geôles, la bourse bien remplie de ces petites piécettes qui composaient la précédente prime, un nouveau bandit faisait face. Oh, il pouvait bien être déguisé, peu importait, c'était l'avis de recherche seulement qui comptait, et le montant de la prime.

Bernephos ne voyait plus des hommes ou des femmes, mais il calculait leur intérêt à la somme qu'ils pourraient lui rapporter. Parfois c'était de simples clients, mais pour les bandits... c'était un peu différent.
Mais lui, c'était un dur à cuire. Le marchand dut s'y reprendre à plusieurs fois pour le mettre à terre. De nombreuses fois, si bien qu'il ne savait pas s'il allait y parvenir avant que celui-ci ne réplique.... la prise de risques était de plus en plus forte pour Benephos, mais le jeu en valait la chandelle... vraiment !

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#5 13-07-2009 02:19:47

Bernephos
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Re: Errances d'un marchand

Le nombre de pestules diminuait à vue d'œil. L'équipement de Bernephos ne ressemblait plus à rien. Alors le marchand décida de trouver un moyen de gagner de l'argent facilement, non de jouer les héros. Certes il lui faudrait être reconnu pour bénéficier d'une bonne réputation et attirer le chaland, mais cela viendrait avec le temps.

" Réfléchissons un peu, comment bénéficier de la situation ? Les gibecières de tous ces gens qui se revendiquent "chasseurs de pestules" doivent être bien pleines. Mais certains décideront peut-être de faire continuer sans ramasser les carcasses inanimées... oui, ramassons-les ! Comme cela, je ferais une bonne action en amenant les peaux au tanneur pour éradiquer ce fléau, et je gagnerais également quelques deniers en échange. Que demander de plus ? "

Bernephos fit alors quelques pas dans la cité de Six-Fleurs avant de tomber sur une première carcasse à terre, au pieds d'une certaine Eole... Eolia... enfin quelque chose comme ça, peu importait. Il la ramassa derechef et la plaça dans sa gibecière. Puis il s'aperçut qu'elle continuait à tuer de ces affreux rats en laissant leurs dépouilles à terre. Le marchand s'approchait à chaque fois arborant un large sourire et ramassait le cadavre de la pestule, suivant à la trace la femme. Parfois même, il tuait lui-même l'un des gibiers qu'elle avait dans le colimateur avant de la poursuivre. Visiblement elle ne disait rien, enfin, pour l'instant !

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#6 21-08-2009 17:20:30

Bernephos
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Re: Errances d'un marchand

La vente des carcasses de pestules ne s'était pas avérée fructueuse, du moins pas autant qu'il l'attendait. Mais être marchand, c'est aussi savoir rebondir ! Alors que le tournoi de Belerim approchait à grands pas, il eut l'idée d'y aller pour profiter de cet afflux de monde venu de tout le continent. Ainsi il pourrait faire des affaires, tisser des liens, nouer des contacts... cela ne pouvait que lui être profitable !

Alors qu'il était sur place, il n'était plus question de vendre des carcasses, il ne referait plus la même erreur. Non, cette fois il décida d'acheter et de revendre des armes, et de les livrer aux personnes qui les réclamaient. Un guerrier nommé Masch avait déjà lancé un appel d'offre et il lui avait répondu immédiatement. Il lui manquerait un peu d'argent pour l'affaire, à cause d'une voleuse qui s'en était pris à sa bourse alors qu'il attendait l'aéronef à Six-Fleurs, une certaine Alana... elle ne perdrait rien pour attendre !
Mais il parvint à faire une vente sur place... une autre arme évidemment, à un dénommé Fléau.

Bernephos était content, son affaire ne marchait pas si mal, et ses clients étaient ravis. Que demander de plus ?

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#7 03-09-2009 00:33:57

Bernephos
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Re: Errances d'un marchand

La saison sèche était maintenant terminée, l'heure en était aux comptes :
Finalement, l'affaire ne marchait pas trop mal, et quatre clients avaient pu apprécier les services du marchand. Il faut dire qu'avec la promotion qu'il faisait et la livraison sur place assurée, cela augurait de bonnes perspectives pour les deux partis.
Quatre clients, ce n'était évidemment qu'un début, mais cela lui avait permis de gagner la modique somme de 448 deniers... et à eux d'en économiser 196.
Bien entendu, il faudrait plus de ventes que cela pour récupérer les investissements d'un montant de 691 deniers... sans compter les frais de déplacement vers Belerim à hauteur de 75 deniers ! Mais ce n'était pas perdu : Bernephos espérait bien rapidement rentabiliser son affaire...

... et Alana ne perdait rien pour attendre : un sou était un sou, et elle lui en devait 39 !

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#8 28-11-2009 11:07:34

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Re: Errances d'un marchand

Bernephos avait pris du retard sur la mise en place de son projet, il avait même dû faire une croix sur son passage à Anton, la faute à une livraison lointaine à assurer ... lointaine certes, mais qu'il ne pouvait pas refuser. Armundia était une terre hostile a sept ou huit jours de marche, mais la distance était là bien vite effacée par le profit, car il s'agissait de vendre pas moins de cinq armes à ses clients. Plus de 2000 deniers, cela représentait une belle somme !

Sur le retour, le marchand avait reçu d'autres commandes Belerines, il les honoreraient avant de partir directement pour Stella. Sa rencontre avec l'un des élus des astres quelques saisons auparavant l'avait décidé à ne pas louper cette étape. Il viendrait en terre Stellesi et contacterait sur place ses dirigeants.

Mais alors qu'il n'était pas encore tout à fait rendu, un nouvel hologramme se matérialisa devant lui, une rôdeuse dans une peau de bête, appuyée sur un long bâton. Elle était Stellesi et était intéressée par la venue du marchand. Cela tombait bien : il viendrait !
Une fois entendus sur le délai, Bernephos fit appel aux services de placardage d'affiche comme il l'avait fait précédemment, et fit passer le message suivant :

Bernephos, marchand itinérant, sera en terres Stellesi avant la mi-saison des pluies.
Avec Bernephos, trouvez vos armes à petit prix !

Contactez Bernephos par holoring pour plus de renseignements.

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#9 04-01-2010 21:19:45

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Re: Errances d'un marchand

Son séjour à Stella avait été court, et finalement peu lucratif. Heureusement, il avait pu récupérer un peu de son investissement, mais pas la totalité. Il faut dire qu'une demi-saison pour éponger la lourde trace de son trajet en aéronef et de l'installation de son échoppe était peut-être trop peu.
Mais il avait découvert un paysage bien sympathique, et puis, tout n'était pas perdu, il était maintenant sur les lieux et cela lui servirait à l'avenir. Les gens là bas étaient agréables. Mais comme toute chose a une fin, il était revenu à Belerim et avait regagné son hameau.

Un jour, il prendrait peut-être un apprenti, cela lui ferait gagner du temps. Il faudrait y repenser à l'occasion. Mais les gens qui ne courent pas après l'expérience ne sont pas légion.

Belerim... c'est là qu'il a fait ses premières armes, alors que la guerre éclatait...
C'est là qu'il a rencontré ses premiers clients. Savaient-ils qu'il était revenu ? Il se découvrirait bientôt !

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#10 17-06-2010 22:41:36

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Re: Errances d'un marchand

Alors qu'il était de retour dans la région de Belerim, les affaires n'étaient pas bien florissantes. Il avait quitté Stella en laissant le travail à sa nouvelle collègue Animah, et c'est justement à ce moment là que les Stellesi avaient décidé d'acheter ses produits. Le comble !
Dorénavant, c'était Algenah, sa nouvelle collègue qui s'occupait de la région de Stella, Animah ayant repris la route.

Le réseau s'étendait peu à peu, ainsi que la diversité des produits qu'ils pouvaient livrer avec le bazar ouvert récemment en région Stellesi.
Pourtant, Bernephos aurait aimé booster les commandes...

C'est l'un de ses clients habituels qui lui donna l'idée. Il venait de casser son arc, une nouvelle fois. Et il n'avait pas les moyens de payer le prix demandé par le nouveau, aussi demanda-t-il une ristourne supplémentaire.

" Mais c'est bien sûr ! Faisons une carte de fidélité ! "

Il était maintenant fier de pouvoir annoncer cette nouvelle formule à tous ses clients :
- dès le 3ème achat d'arme, c'est 25% de remise, et non les 15% initiaux
- et à partir du 5ème achat d'arme, c'est 30% de remise
Voilà qui fidéliserait encore un peu plus sa clientèle assurément... bien qu'ils soient en général content de ses service et qu'ils reviennent d'eux même. Mais cela attirerait peut-être de nouveaux clients ?

Aussi reprit-il ses annonces de vente un peu partout où il passait :
" Armes, flèches, carreaux, cartouches, Bernephos vous livre tout sur place ! Nul besoin de vous déplacer.
J'ai même des œuvres d'Art de la célèbre artiste Brittania, a qui l'ont doit la merveilleuse épitaphe de l'Ancien Valencian ainsi que le sublime tableau représentant le héros terrassant un tigre !
Possibilité également d'acheter potions et bières. Je n'en aurais pas pour tout le monde !
Promotions permanentes, fidélité récompensée ! "

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#11 17-07-2010 10:35:48

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Re: Errances d'un marchand

Le marchand ressortait de chez l'usurier de Belerim lorsqu'il croisa un ménestrel un peu plus loin, adossé à une maison du quartier commerçant. Oh, Bernephos n'était pas dupe, il avait bien vu son couteau qui dépassait de son long manteau. Une arme de lancer qui ne trompait pas sur les activités du bonhomme, c'était un voleur ! Mais il engagea tout de même la conversation avec lui, comme à l'accoutumée. On sait jamais, c'était peut-être un futur client et il ne fallait jamais rien négliger.

Après une courte discussion, et bien que le marchand Floralien lui proposait de changer son arme pour une plus adéquate que celle qu'il portant, le ménestrel répondit que la seule chose dont il avait besoin, c'était d'un nouveau luth. Le sien s'usait désespérément et ne ressemblait plus du tout à celui qu'il était autrefois. Le son rendait moins bien et les cordes étaient usées au possible.

Mais où trouver un luth afin de satisfaire son potentiel client ? S'excusant un instant, Bernephos rentra à nouveau chez l'usurier et manda une nouvelle fois le gérant pour une ultime question :
" Dites, cher ami, ne sauriez-vous pas, par le plus grand des hasards, où je pourrais trouver un luthier ? J'ai besoin d'un nouvel instrument mais je ne sais pas à qui m'adresser... l'un de vos clients exercerait-il ce métier ? Ou peut-être l'une de vos connaissances ? "

L'usurier était resté sans mot suite à la question du marchand. Un luth ? Bernephos ne voulait pas abuser de la gentillesse de son hôte, qu'il squattait allègrement en attendant une réponse, car celui-ci n'en avait probablement pas. Mais il ne se démontait pas pour autant :
Saluant le commerçant avec respect, il quitta les lieux, et alla quérir le ménestrel un peu plus loin :

" Ménestrel ! Je n'ai pas pu obtenir réponse pour votre luth. Mais je vais continuer à me renseigner. Je m'envole pour Anton dans le prochain aéronef. Je verrais dans le royaume voisin s'ils connaissent un luthier digne de ce nom pour vous faire un instrument à votre mesure. Je vous recontacterais si je le peux. Et n'hésitez pas à en faire de même, je suis à votre disposition. "

Ayant salué l'artiste, Bernephos se dirigea aussitôt vers l'aéroport. Le début d'une nouvelle aventure... mais il avait déjà préparé le terrain et souriait déjà à toutes les perspectives qui s'ouvraient à lui.

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#12 02-12-2010 01:23:10

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Re: Errances d'un marchand

Voilà bien longtemps que le ménestrel était oublié. Le marchand Floralien n'était jamais parvenu à lui trouver le luth qu'il recherchait. Il avait bien demandé à quelques habitants dans les grandes villes, mais pas un n'avait pu le renseigné.

Maintenant, il disposait de trois échoppes. La dernière, construite près d'Anton, lui prenait tout son temps. Il fallait vite rentabiliser l'affaire, et préparer le terrain pour ses futurs clients. Ils ne furent pas bien longs à se présenter, et Bernephos s'exécuta avec la même efficacité pour les livrer dans les meilleurs délais, y compris pour les plus éloignés.

Après quelques saisons sur place, l'envie de faire autre chose le démangeait...
Il avait toujours ces tableaux, que la célèbre peintre Brittania, celle qui avait immortalisé Kriss terrassant un tigre, lui avait proposé de vendre pour elle. Personne n'avait jamais été demandeur, malgré un prix de vente fort correct. Ses clients n'étaient peut-être pas des férus d'Art, il fallait bien l'avouer.

Mais n'aimant pas rester sur un échec, et voulant écouler son stock, il acheta lui même le nécessaire pour faire de la peinture et prit des cours sur Anton. Lorsqu'il se sentit prêt, il acheta des toiles et dressa son premier tableau.
Il l'avait intitulé La menace aux portes de la ville.

C'était un tableau bien sombre, mais il était inspiré par ce qu'il avait vécu ce jour là... peut-être fallait-il que ça sorte !

Le tableau est sombre et semble-t-il peint à l'aide de pastels à l'huile, qui permettent la superposition des couches au contraire des pastels plus classiques. La toile a d'ailleurs été préalablement recouverte d'une couche grisâtre tirant sur le noir, à l'aquarelle, probablement pour une meilleure accroche des pigments.
Un énorme rat fait face au premier plan, le museau tourné vers la droite tandis que sa queue se rétracte et se courbe sur la gauche. L'œil du rongeur est rouge comme le sang. On le croirait malicieux, pervers. Il perce la toile de son regard inquisiteur et malin. En se perdant dans le pelage fait de rouge et de gris, on remarque ces boursoufflures et ces croutes qui caractérisent la pestule. On croirait presque que le pus suinte sur la toile avec les effets volontairement flous des pastels.
Le grand rat est au pied de ce qui ressemble à une porte de cité, fait de pierres massives et grises. On ne voit que le bas sur le tableau, mais on devine l'ensemble. Derrière, au second plan, se dressent des habitations. Les décors floraux qui ornent toute la scène laissent penser qu'il s'agit de Six-Fleurs, bien que les couleurs utilisées soient volontairement ternes et sombres. Même pour les végétaux, il s'agit d'un vert tirant sur le marron et le gris.
D'autres pestules envahissent la scène, nous replongeant dans les affres de l'épidémie de peste de la saison maudite de 940. On croirait presque entendre les cris des gens fuyant le fléau sous le ciel, lui aussi menaçant, et portant un inquiétant reflet mauve.

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#13 16-12-2010 23:46:10

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Re: Errances d'un marchand

À son retour de livraison sur Soumais, alors qu'il rejoignait la cité Stellesi, Bernephos installa de nouveau son chevalet et sortit ses pastels pour une nouvelle création. Lorsque l'inspiration venait, il fallait que cela sorte vite, qu'il jette ses idées sur la toile sans plus attendre.
C'est une nouvelle fois des teintes sombres qui rejaillirent sur l'œuvre.

La maraude est une œuvre réalisée avec des pastels à l'huile, technique permettant la superposition des couches aux couleurs sombres qui donnent à ce tableau son caractère si particulier et oppressant.

En premier plan, au centre, un homme richement vêtu passe dans une ruelle de la ville. Il porte un long manteau tirant sur le bleu nuit qui descend jusqu'à ses souliers à boucle dont le léger éclat traduit la qualité et la propreté. Un large chapeau avec une plume couvre sa chevelure et il porte une canne en bois aux motifs ciselés dans ses mains gantées.

Derrière lui s'étend la grisaille des murs de la rue. Sur le rebord d'une fenêtre est posé un pot de fleurs. Celles-ci, d'un rouge vif, traduisent le printemps. L'une des seules touches de couleur de la toile.

Sur la gauche du tableau, derrière le bel homme, une ombre se distingue, assise sur le seuil d'une porte. La silhouette est emmitouflée dans une large cape miteuse qui fait penser à une mendiante au premier abord. Mais l'étincelle dans son regard ne trompe pas : elle regarde fixement le bourgeois, prête à entrer en action.

En bas à droite apparaît la signature accompagnée de la date : 946AF.

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#14 18-12-2010 00:52:43

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Re: Errances d'un marchand

Stella était une ville calme et agréable. Bernephos y trouvait l'inspiration nécessaire à son occupation du moment. C'était un soulagement de se poser un peu après toutes ces livraisons par monts et par vaux. Il en avait vu du pays, il avait usé des bottines plus que de raison, et il prenait maintenant le temps de souffler un peu... le calme avant la tempête. Car il repartirait sur les routes dès que l'un de ses clients fera appel à ses services. Il le savait.

Tant de chemin parcouru, tant d'événements qui lui revenaient à l'esprit comme un taureau fonce sur sa cible sans réfléchir.
Il fallait graver tout cela dans la toile, maintenant qu'il avait appris à maîtriser les outils.

Au départ, lorsqu'on pose les yeux sur le tableau, on ne distingue qu'un entremêlement de teintes sombres, dans un style très abstrait.
Mais la superposition des pastels de l'artiste nous amène en fait dans une caverne sinistre et obscure, qu'on parvient à distinguer force d'attention.
Les parois rocheuses mélangent gris et marron. Le sol est quant à lui zébré de crevasses rouges vives.

On a une impression d'enfermement et de malaise qui ressort de la peinture. Ce n'est qu'après un examen minutieux qu'on parvient à distinguer ces discrètes silhouettes aux allures de cucurbitacées. Il y en a partout : on les croirait inscrites dans la roche, voletant dans l'air ou jaillissant d'une éclaboussure bouillonnante de lave en fusion.

En bas à droite apparaît la signature accompagnée de la date : 946AF.

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#15 23-12-2010 00:11:33

Bernephos
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Re: Errances d'un marchand

Bernephos poursuivait son œuvre, ses premiers pas d'artiste. Cette fois, il voulut changer de technique. Le tableau qu'il souhaitait entreprendre se marierait bien aux tons de l'aquarelle, et non à ses habituels pastels. C'était l'occasion de s'essayer à autre chose :

TABLEAU RÉSERVÉ


La scène se passe dans une arène. Au premier plan se dressent avec ferveur et engagement des bras tendus vers le ciel. On voit la tête d'un personnage calé sur le bord droit du tableau. Son visage est expressif et sec, haranguant les combattants, seuls au milieu de la zone de combat.
Cette dernière s'étale sur tout le centre de la toile. Deux silhouettes à l'allure princière se dégagent sur un sol sablonneux et plat. Ils revêtent tous deux de rutilantes armures portant les emblèmes d'Anton et de Belerim. Il s'agit des Princes Alvin et Gaïus s'affrontant pour l'ouverture des Grandes Joutes de 941.
Un peu en retrait se tient un autre homme, vêtu de noir et portant un long bâton entre les mains. On devine la force qu'il met dans son geste alors qu'il se prépare à le cogner contre le sol, signe du commencement du combat.

La toile est peinte avec de l'aquarelle. Les teintes, plutôt douces au centre de la scène, sont plus sombres et plus brutales sur les bordures extérieures. Comme pour mieux traduire le calme des participants contrastant avec l'agitation de la foule.

En bas à droite apparaît la signature accompagnée de la date : 946AF.

Dernière modification par Bernephos (10-02-2011 23:19:24)

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#16 09-01-2011 12:05:31

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Re: Errances d'un marchand

Son idée avait germée et le concours de peinture était enfin lancé.
Profitant d'un moment de répit, Bernephos sortit son chevalet et se mit à peindre, comme pour mieux exorciser les pensées qui l'agitaient. Il voulait retranscrire sur la toile l'agitation du moment, partager l'annonce qui lui tenait tant à cœur :

TABLEAU RÉSERVÉ


Le tableau représente clairement le lancement du concours de peinture de l'an 946. Il s'agit d'une aquarelle. L'auteur a voulu y faire figurer de multiples couleurs, abondantes et variées.

On y voit un homme richement vêtu, portant un manteau bleu nuit orné de fils d'or. Ses habits sont luxueux : chemise et pantalon fins, ceinture de soie et cravate blanche. Son visage laisse transparaitre un sourire agréable alors que ses longs cheveux gris sont portés par la brise nocturne. Son bras droit est levé, main tendue. Posté sur une petite estrade, il semble déclamer un discours devant une foule bigarrée : femmes, hommes et enfants, de tous âges et classes sociales.
En arrière plan se dresse la bâtisse d'un usurier, reconnaissable par son habituelle construction à colombages, son enduit ocre et son enseigne, sur laquelle trois pièces de monnaie s'entrechoquent.
Sur le côté du bâtiment se tiennent quelques tableaux montés sur des chevalets. L'un d'entre eux semble présenter un énorme rat aux portes d'une cité. Un autre montre un riche bourgeois arpentant une ruelle sombre. Le troisième paraît abstrait, mélangeant les teintes grises, marrons et rouges. Quant au dernier, il fait apparaitre deux chevaliers au centre d'une arène.
Au-dessus, le ciel s'ouvre sur les étoiles, marquant probablement le lieu où la scène se passe : la cité Stellesi.

En bas à droite, la signature de Bernephos accompagne de la date : 946AF.

Dernière modification par Bernephos (10-02-2011 23:19:06)

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#17 01-09-2011 20:50:25

Bernephos
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Coterie: Les Séneçons de la Rose des vents
Âge: Né le 13ème jour de la saison sèche 885
Classe: Marchand itinérant
Citoyenneté: Citoyen du monde

Re: Errances d'un marchand

Assis en bordure d'un sentier sinueux, dans une forêt bien verte, Bernephos s'est éloigné de quelques pas de son campement, dans lequel est en train de mijoter quelque chose sur un feu improvisé. Le marchand semble être à son affaire dans ce lieu reculé, et ne paraît pas le moins du monde troublé par la vie en extérieur, le camping ou ce genre de joyeusetés.

Allumant son holoring, il échangea quelques mots à une silhouette à l'allure guerrière :

Je viens de faire un tour dans les collines alentours. Le coin est très charmant. Enfin, c'était jusqu'à ce que je me retrouve nez à nez avec deux immondes culs terreux. Au départ, je me suis demandé ce que faisaient ces choses marrons à l'aspect disgracieux, là au milieu d'un décor verdoyant de toute beauté. Puis en faisant un petit écart sur le côté, je me suis aperçu que les phacochères, puisque c'en était, avaient l'air plutôt patibulaires.
Étant donné leur groin surdéveloppé, je n'ai pas osé rester en leur compagnie. Il faut dire que l'odeur pestilentielle qu'ils rependaient dans l’atmosphère avait tout pour me déplaire. Je me suis éloigné sans qu'ils ne remarquent ma présence, finalement.

J'ai depuis regagné le creux salvateur de la forêt, où j'ai érigé un camp. Ici la faune est plus appréciable, bien que de compagnie piquante. Mais j'y survivrais.

Auriez-vous la possibilité de vous rapprocher de mon campement ?

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