#1 04-05-2009 19:35:26

Araignée
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Les bas-fonds de Belerim

Qâ se leva, ce matin-là, réveillé par les cris et le clinquement métallique des armes. On haussait le ton dehors et l'on poussait des gémissements.
Il écarta lentement le pan du tissu auréolé d'humidité qui protégeait tant bien que mal son intimité du regard curieux des voisins et eut juste le temps de voir la milice tourner dans une des ruelles, à grand pas.
Il s'habilla vite, s'équipa et descendit aux nouvelles. Des femmes, une vieille et deux jeunes, avaient le visage strié par les larmes qui charriaient la crasse sur leurs joues.

- Que se passe-t-il ? Que voulaient ces miliciens ?

- Ils sont venus nous apporter un papier. Avec le cachet royal qu'ils ont dit ! ... Tu comprends, on est tous aussi pauvres,ici, mais toi, tu te débrouilles pas mal. Tandis que nous depuis que Raan s'est fait tuer à la guerre, on vit plus que de misère . Et j'ai deux filles que je n'arrive pas à marier.
On n'a pas payé le loyer depuis deux mois... Ils nous expulsent.

Qâ pris la vieille femme entre ses bras et tenta de la consoler :

- Ne t'en fais pas ! ça va s'arranger ... On est nombreux à ne pas pouvoir joindre les deux bouts. C'est comme ça depuis toujours : ils nous font peur, mais ne vont pas plus loin ! C'est une menace qui ne sera pas exécutée si tu payes rapidement ce que tu dois à ton propriétaire. Je regarderai de mon côté si je trouve de quoi t'aider.

- T'es un brave garçon, Qâ! répondit la femme en souriant faiblement, mais je pense que cette fois-ci, le vent à bien tourné ... les miliciens nous ont insultées en partant et ont dit en riant qu'on allait détruire le quartier tout entier... Pour le tournoi...

- Je vais chercher, grand-mère ! Ne t'en fais pas, on trouvera le moyen d'annuler cette décision !

Qâ savait, bien entendu, que les bas-quartiers de Belerim étaient dangereux et leur destruction avait été à maintes reprises évoquée par les commerçants de la ville. On voulait recontruire par dessus leurs ruines de belles résidences qui feraient croire aux étrangers que tous les habitants vivaient dans l'opulence.

Simplement, rien n'était prévu pour les citoyens des bas-fonds sinon la violence des expulsions. Qâ avait menti à la vieille mère : d'autres pauvres hères avaient déjà été chassés. Il fallait agir. Trouver des deniers pour parer à cette menace d'expulsion et réfléchir au moyen de stopper ces irruptions violentes et quotidiennes de la milice.


Qâ, sa patrie, c'est Swllrgh

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#2 06-05-2009 14:22:53

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

Qâ se sentait mal à l'aise. Que de gens malheureux dans les bas fonds de Bélérim. Il comprenait depuis longtemps que ces ruelles, qui avaient fait son bonheur lorsqu'il était petit,
étaient honnies par les bien-pensants des beaux quartiers de la cité. Enfant, ses parents l'avaient protégé et ne l'avaient jamais emmené au centre-ville.
Qâ savait que son père et sa mère n'auraient jamais supporté que leur petit se rende compte du fossé incroyable qui séparait sa famille des citoyens aisés de Bélérim. Quelle inustice, sachant que c'était eux, les gueux, qu'on avait en premier enrôlés dans l'armée pour contribuer à rendre la cité puissante ; que c'était eux qui avaient trimé pour la bâtir ...

Combien d'ouvriers issus des bas-fonds étaient morts, épuisés par le labeur dans les carrières ou quand il avait fallu construire la muraille ou les beaux immeubles?

Qâ, lorsqu'il atteint sa quatorzième année, avait un jour désobéi à ses parents et s'était rendu au cœur-même de la cité... Il éprouva une honte terrible lorsqu'il découvrit ces belles façades, ces avenues bordées de platanes majestueux,
ces gens vêtus comme les princes et les princesses des histoires que lui avait contées sa mère pour l'endormir.

Lui, le pauvre misérable, s'était alors réfugié dans le magnifique temple de marbre qui faisait la fierté de Belerim.

Ce bâtiment imposant, Qâ ne savait vraiment pas à quel divinité il était consacré, cependant,s'étant caché dans une alcôve, il avait prié la déesse que sa famille lui avait appris a adorer :
Swllrgh la Bienfaitrice. Il avait prié non pour son propre avenir ou celui de ses parents, mais pour les hommes dans leur ensemble ... que ces derniers voient leurs semblables par-delà les vêtements ou le statut social. Il y avait cru, il y croyait encore, bien que les derniers événements ne soient guère encourageants.

Encore une fois, Qâ allait retourner dans l'arrière-cour du Temple de Swllrgh, temple que rien ne distinguait d'une maison commune, pour retrouver la petite communauté de citoyens qui, comme lui, adressaient leur offrande à cette divinité. Il leur demanderait d'apporter avec lui une petite contribution pour régler les dettes de la vieille femme.

Lorsqu'il arriva parmi les fidèles, il s'assit au milieu d'eux et leur adressa la parole :

- Frères, la situation est vraiment grave. Les miliciens se font de plus en plus oppressants et n'hésitent pas à faire montre de violence envers les veuves et les plus faibles d'entre nous. La déesse nous impose dans les Saints Ecrits d'aider nos prochains et d'apaiser leurs souffrances. J'ai réussi tuer quelques bêtes et je vais en vendre la peau à un tanneur. L'argent sera pour la vieille Amaltha, que vous connaissez sûrement.
Elle n'a pas payé son loyer depuis deux mois.Il y a eu plainte. Les miliciens sont venus la trouver. Elle va se faire expulser. Peut-être pourrions-nous calmer le propriétaire si nous avancions une partie de la somme qu'elle lui doit.


Un vieil homme, qui regardait attentivement le jeune homme parler, leva alors le doigt et les autres lui accordèrent la parole.

- Qâ, sache que ta décision est toute à ton honneur. Je suis tout-à-fait d'accord pour l'aider, suivant les précepter de notre Sage Déesse et ceux de mon coeur d'Homme Libre.
Je sais cependant qu'Amaltha n'est pas la seule à subir ces menaces et ces violences. Or, nous sommes trop peu dans notre communauté pour aider efficacement tous les citoyens qui souffrent... alors il faudra s'adresser aux fidèles des autres églises, notamment ceux de l'Eglise officielle.
A moins que les citoyens des bas-fonds s'unissent pour leur salut...Il semblerait que nos quartiers soient voués à la destruction. Comment allons-nous faire pour empêcher cela ? Le roi nous a totalement oubliés depuis la mort de son épouse. Le Grand Tournoi aura lieu dans un an ! C'est très proche !

- Alors nous ne devons pas perdre de temps et sortir nos frères miséreux de la torpeur et de la crainte...

Qâ resta un long moment en prière et, son acte de dévotion accompli, sortit du temple et flâna, soucieux, dans ces ruelles sales qu'il aimait pourtant énormément .

Un cri le sortit de ses pensées : une alerte ! On criait aux rats. Une invasion menaçait Belerim par l'est et les rues désertes résonnaient des appels lancés par les habitants :

"Les rats menacent de pénétrer par l'entrée sud-est !! tous aux armes !!! Aidez-nous à combattre ce fléau !"

Qâ rentra chez lui en courant, prit son arme et se rendit à l'extérieur de la ville. Effectivement, de nombreux citoyens tentaient d'endiguer un flot sombre de vermine qui grouillait et avançait vers les Portes sud-est. Qâ reconnut, parmi ceux qui luttaient contre les énormes rongeurs,
itzala, konic, moi, Ravachol, Skrupûle, Zerkt, Kikitoudur et Heinrich von Uberwald. Il lui sembla apercevoir aussi Quintilius Rousse, le premier à avoir lancé l'alerte. Certains étaient blessés.

Soudain,un rat lui sauta dessus. Il l'évita de justesse et d'un coup de couteau bien ajusté, le fit retomber mort à terre.

La bataille commençait, elle risquait durer.

Dernière modification par Qâ (09-05-2009 15:08:20)


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#3 09-05-2009 15:12:03

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

Les rats étaient énormes et agressifs, mais les citoyens de Belerim montraient, face au danger, un courage et une solidarité exemplaires.

Au bout de trois journées éprouvantes, la menace qui planait sur la cité avait été en partie étouffée. En partie seulement, puisqu'il subsistait un grand nombre de ces monstrueuses vermines, aussi grosses qu'un dogue, un peu plus à l'est.

Les nouvelles allaient vite : le jeune guerrier et ses compagnons avaient appris qu'une horde de rongeur avait tenté de pénétrer dans l'enceinte de la ville par l'ouest... les quartiers pauvres !!! Certes, on apprenait aussi qu'un autre groupe de citoyens, dont Quintilius Rousse, s'acharnait à repousser cette vague pestilentielle, mais Qâ demeurait inquiet : certains de ces hommes courageux se plaignaient d'avoir subi des attaques de la part de brigands et - pire encore - il semblait que l'on avait essayé d'introduire sciemment des rats dans la cité !

Le guerrier s'était détaché un peu de son groupe, des combattants exténués comme lui par la défense armée de la ville. Il se retrouvait maintenant seul face à quatre rats énormes. La fatigue et la faim le torturaient. Chaque fois qu'il levait le bras, ses muscles le brûlaient. Il décida de se reposer, tant que les rats restaient immobiles.

Une fois assis sous un arbre, il se mit à penser. Des images lui traversaient l'esprit de façon fugace: celles du triste sourire de la vieille femme, celle aussi d'un roi qu'il n'avait jamais vu mais qu'il s'imaginait beau, bien habillé, au sourire éclatant mais regardant de très très loin les vieux et sales quartiers de Belerim.

"A-t-il connaissance de ce que ses citoyens, même les plus humbles, font pour la cité ?"

Qâ leva la tête et tourna les yeux vers les immenses murs de Belerim. Au loin, il voyait ses compagnons d'infortune qui luttaient contre ce qui restait du groupe de rats qui avait été signalé trois jours auparavant. Aucun soldat de la milice ! Aucune autorité de Belerim ! Personne d'autre que de simples citoyens comme lui !

Le guerrier eut soudain conscience qu'il lui fallait transformer cette sombre pensée en quelque chose de positif : la colère devait être son alliée - et non l'aveugler - pour éradiquer la vermine. Il retrouva un semblant de sourire en songeant aux peaux qu'il allait vendre au tanneur et aux deniers qu'il en tirerait. Si quelques uns de ces hommes valeureux acceptaient de consacrer ne serait-ce qu'un quart de ce qu'ils toucheront en vendant ce qu'ils ont dans leur gibeciere, la pauvre sera sauvée ... du moins, il l'espèrait ...

Dernière modification par Qâ (09-05-2009 15:13:01)


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#4 20-05-2009 17:12:22

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

Les quolibets des passants réveillèrent Qâ en sursaut ... son crâne le brûlait mais la vision floue de la rue lui firent comprendre qu'il était étalé au beau milieu de la chaussée ... Que s'était-il passé ??? Il eut soudain une vive appréhension et se jeta sur sa gibecière ... VIDE !!!! Il commençait à se douter qu'on l'avait attaqué par surprise et détroussé de toutes les carcasses qu'il voulait vendre pour sauver Amaltha et ses filles. Il sentait monter des larmes de colère et de dépit, lorsque sa main frôla sa bourse de coton ... elle semblait plus dure et, en la soulevant, il se rendit compte qu'elle était lourde. Il en dénoua le lacet et faillit tomber à la renverse : il y avait au moins 60 deniers ! Comment cela se pouvait-il ??? il ne se souvenait de rien !

Faible, l’estomac hurlant famine, il décida d’aller apaiser et sa faim et sa soif. Il se rendit dans une petite auberge de l’est de la ville et se fit servir une assiette de brouet et un verre de cervoise amère qu’il but d’un trait (Qâ entre dans l'auberge ...). Il tenta alors de rassembler ses esprits et de se remémorer les derniers événements …
Il se rappelait l’opération délicate du dépeçage qui lui avait posé beaucoup de problèmes et avaient fait rire certains promeneurs .  Après, c’était le vide complet, le noir absolu.

Qâ prit une cuillerée de son plat et le porta à la bouche … peut-être la faim entravait-elle sa faculté de se souvenir …

Le repas fini, il resta un moment à observer les autres clients de l’auberge converser, les coupes qui se heurtaient, les rires ou les grossièretés qui fusaient. C’est alors que tout les sons se mêlèrent en un brouhaha confus et que l’image de la salle dans laquelle il se tenait s’assombrit puis disparut. Le jeune guerrier ne pouvait plus faire le moindre mouvement.  Il essayait désespérément de comprendre le phénomène qui se produisait en lui, et luttait de toutes ses forces pour rester maître de son esprit.
Il perçut alors un point de lumière au centre de l’ombre qui voilait ses yeux et il lui sembla que cette lueur croissait et se mouvait dans la nuit. Qâ se surprit lui-même de n’éprouver aucune peur : de la lumière émanait une force et une chaleur bienfaisante … bienfaitrice. 

Soudain, la simple lueur devint scène et les éléments disparates s’organisèrent : le jeune homme se voyait, accroupi sur la pelouse du terrain jouxtant le tanneur et s’escrimant à dépecer une pauvre carcasse qui aurait sans doute préféré tomber en de plus habiles mains. La scène était assez amusante finalement … puis Qâ se remettait debout et paraissait chercher quelque chose du regard. Comme s’il avait été alerté par on ne sait quoi. L’espace d’un instant fugace, l’esprit de Qâ aperçut alors une lumière radieuse et divine qui se « penchait » sur son double et «s’infiltrait en lui ». Qâ se sentait bien, fort, beau, éclatant de vigueur. Les carcasses qui attendaient par terre étaient dépecées en un éclair. Enfin, le jeune homme se levait et allait chez le tanneur.

A cet endroit, L’artisan paraissait regarder avec étonnement Qâ et d’un geste très mécanique lui versait des deniers pour chaque pièce vendue. Ensuite, Qâ sortait, marchait à travers des ruelles sans nom, puis les visions disparurent, les oreilles du jeune homme résonnèrent de nouveau des cris et du passage incessant du personnel de l’auberge, et  l’image de gens qui étaient attablés emplit ses yeux. Il toucha la table pour être bien sûr d'être de retour dans la réalité ...

-    Quel projet a-t-elle eu en s’emparant ainsi de moi ?? se demanda le garçon.
-    Pourquoi Swllrgh est-elle venue me visiter ?  Que s’est-il passé par la suite ? Pourquoi ces visions ???

Qâ voulait en savoir plus maintenant. Il paya son repas, profita de l’occasion pour acheter une bouteille d’hippocras et se rendit chez l’usurier pour déposer le reste des deniers qu’il avait récoltés.

Dernière modification par Qâ (20-05-2009 17:12:50)


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#5 04-07-2009 20:29:53

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

Qâ était donc parti dans la campagne pour chasser et les monstres et les questions qu'il n'arrêtait pas de se poser, en compagnie de son frère jumeau Masch. Ils décidèrent de partir à l'aventure loin de la cité de bélérim, si loin qu'ils arrivèrent dans une ville de grande taille, extrêmement étrange : il n'y avait pas âme qui vive. La campagne alentour était elle aussi désertique.tout cela ne disait rien qui vaille ! Les deux frères repartirent donc.

Une nuit, alors qu'ils dormaient à la belle étoile, le jeune homme fit un rêve étrange : la déesse se dressait devant lui et lui prenait les mains. Puis, elle se pencha en avant et chuchotta quelque chose que Qâ ne comprit pas.  Le matin, lorsqu'ils se réveillèrent, Masch fit remarquer à son frère que ses mains étaient trempées de sang. D'où cela pouvait-il venir ???

Arpentant la campagne jour et nuit, préférant couper à travers bois plutôt que prendre les routes parfois très mal fréquentées, les deux hommes arrivèrent en vue de la grande et terrible cité. Lorsqu'ils passèrent les immenses portes sud de Bélérim, ils s'aperçurent que de nombreux citoyens en guenilles, lourdement chargés de blocs de pierre ou portant de gros outils, se dirigeaient vers les geôles. Ayant halé un vieil homme, et lui ayant demandé ce qui se passait, ils apprirent que Trex 1er avait décidé d'employer de la main d'oeuvre pour agrandir la prison.

- On est très mal payé, mais c'est mieux que rien ! remarqua, l'air dépité, le vieillard.

Qu'avait donc le roi en tête ? sa haine du souverain crût immédiatement dans le coeur de Qâ. Quel terrible despote ! Quand les citoyens comprendront-ils qu'ils sont des jouets aux mains d'un vieux bouc imbécile et sans coeur ??

Qâ et son frère allèrent revendre les carcasses des monstres qu'ils avaient chassés et allaient ressortir de la ville, lorsqu'ils croisèrent deux hommes qui discutaient à haute voix.

- La Garde Franche les a retrouvés, ces fumiers !!! j'espère qu'ils vont être écartelés en place public ! tu t'rends compte ? paraît qu'y avait 20 gamins ! ...


La "Garde Franche"  ???
Qâ en avait entendu parler par son père, mais il pensait qu'elle avait été dissoute à la suite d'une affaire assez sordide plusieurs années auparavant. En fait, Qâ ne savait rien de cette garde, ni son histoire ni ses exploits, parce qu'il n'était que très peu sorti des bas-quartiers. Mais rien que son nom l'inquiétait ... pour qui travaillait-elle cette Garde Franche ? Si elle était opposée à Trex, elle n'aurait jamais pu renaître ! Elle avait en outre fait le boulot de la milice, manifestement, dans l'affaire des "gamins" ...

Une milice de plus à la solde de Trex, ou bien des citoyens qui veulent s'affranchir des abus de la milice et ramener un peu d'espoir aux petites gens ? Rhaaaa !!! Qâ devait en avoir le coeur net !!!! faudrait aller voir de plus près ce qu'était cette Garde Franche. Faudrait glaner un maximum d'information pour savoir ce que ça valait ...

Qâ partit se reposer dans la maison familiale. Masch quant à lui avait décidé de faire la fête en ville. Il espérait bien trouver une femme pour la nuit ! Quand Qâ arriva chez lui, il s'aperçut quu'une tonne de courrier, passé sous la pporte, l'attendait. Des dettes qu'on lui réclamait, des voisins qui se plaignaient des exactions de la milice. Du courrier des fidèles de son église. Une lettre attira son attention ... celle d'un membre important de la Garde Franche qui visiblement recrutait des guerriers.... Le lendemain, des cris le réveillèrent en sursaut !!! Il se leva d'un bond et se pencha par la fenêtre... des gens affolés couraient en tous sens ! ça hurlait ! ça appelait aux armes ou criait à l'aide !
Quelque chose longeait le mur de l'autre côté de la rue ... une chose indescriptible, aux formes proches de celles du rat, mais plein de boursouflures et beaucoup plus gros. Soudain deux autres rats firent leur apparition, aussi horribles que le premier ! la ville subissait une invasion de ces horreurs !!!!! Il s'habilla en toute hâte et sauta dans la rue, l'arme au poing. Il tomba nez à nez avec une de ces "choses" qui s'arrêta d'un coup et lui sauta dessus pour le mordre à la gorge. D'un coup, Qâ lui trancha la carotide et la bête tomba raide morte par terre.

La gueule de l'animal était immonde : les incisives que l'on trouve chez les rats étaient remplacées ici par des crocs acérés et le monstre exhalait une odeur de pourriture épouvantable. Qâ partit alors aider les autres citoyens à éradiquer ce nouveau fléau.

Une question le tarauda immédiatement : où était la milice ? Il y avait des miliciens,certes, mais leur nombre paraissait insuffisant. Un sourire ironique lui fendit le visage :"Salopard de roi, ça l'arrange bien, en fait  !" pensa-t-il ...

Dernière modification par Qâ (04-07-2009 21:50:18)


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#6 01-10-2009 18:11:22

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

Beaucoup de temps s'était écoulé depuis l'invasion des pestules qui avaient fait trembler de peur la bourgeoisie bien pensante de Belerim. Le roi s'en était servi - Qâ en était persuadé - comme argument pour la restructuration des bas-quartiers. Ces derniers avaient rapidement changé de visage : il fallait que tout soit beau, propre, sans tache pour le jour du Grand Tournoi. Ahhhh !!! ce grand tournoi ... un plaisir de riches réservé aux riches ! Qâ fulminait : le roi avait fait miroité à pas mal de gueux de la cité des ponts d'or si ceux-ci aidaient à la construction d'ailes supplémentaires pour la prison.

- Ils pigent pas que c'est pour leurs fils, c'te prison ! C'est pour ''encager'' leurs gosses que les gens d'ici se pètent le dos au travail ! Quel salopard, ce Trex ... Un jour, il y aura quelqu'un de plus malin que lui...


Qâ écoeuré par ce pouvoir et par sa propre impuissance à convaincre même ses proches qu'ils avaient de l'honneur à revendre et qu'il fallait dire "Stop !" aux injustices, s'écarta de la cité pour aller chasser un peu. Ça lui permettrait de ne pas avoir à entendre parler des exploits de tel ou tel des deux princes qui allaient bientôt s'affronter.

Le jour du Grand Tournoi approchait. Qâ chassait tranquillement la journée et, le soir, savourait les proies qu'il avait tuées pendant la journée. Il se sentait bien loin de ce remue-ménage très ... ostentatoire. Puis, il entendit gonfler une rumeur, les arbres eux-mêmes s'agitaient et semblaient vouloir se cacher les yeux, comme pour pleurer un drame qui risquait de les toucher. La région avait été dévastée de nombreuses années auparavant par la guerre. Les chemins bordant le bois où chassait Qâ s'étaient mis à charrier un flot ininterrompu de citoyens.

- C'est la guerre !!!!! c'est la guerre !!!!! Mon dieuuu !!!! pourquoi le jeune Prince a-t-il commis ce geste ...?????? Nous allons devoir encore subir des années de malheur !!!

Qâ s'approcha des gens qui fuyaient et pleuraient et leur demanda ce qui se passait en ville.

- T'es pas au courant, toi ? Comment peux-tu ne pas l'être ?????? Tu te fous de nous ? On a tout perdu ! Toi t'es là, tranquillement installé pres du feu en train de te faire griller de la barbaque !!!! T'as pas honte ???  Comment une guerre entre Belerim et Anton peut-elle être ignorée ??? Tu m'écoeures de jouer au sot et au stupide, de faire l'insouciant, alors que la ville est soumise à la destruction et au meurtre. Barre-toi ou on va te passer sur le corps !

Qâ se recula et plongea de nouveau dans l'obsurité de la forêt mais resta à proximité pour écouter les conversations et les plaintes. Il comprit assez rapidement qu'une grave blessure avait été infligée dans des condition plus que douteuses par le Prince Gaius à son homologue Antonien : le prince Alvin. Que dès lors, Anton avait déclaré la guerre à Bélérim ... Encore...

Qâ n'aimait pas le pouvoir Bélérin, mais il était patriote et adorait sa cité. Il se mit en route dans la nuit vers les murs extérieurs et dut se cacher à de nombreuses reprises : sa route croisa plusieurs fois des trains de soldats ennemis.

La guerre à laquelle Qâ participa, fut une des plus pénibles épreuves de sa jeune vie : il dut combattre non seulement les Antoniens, ces misérables pourceaux qui venaient défendre de leur côté un pouvoir inique qui avait ôsé déclarer la guerre non pas à Trex finalement, mais à son peuple, sans chercher à savoir pourquoi Gaius avait blessé Alvin : Gaius est bête, c'est le rejeton de son pere, certes, mais c'est avant tout un politicien, infliger la mort ou une grave blessure à Alvin ne pouvait pas être un acte volontaire.  Les Antoniens ne s'étaient pas posé de questions en déclarant la guerre, Qâ ne s'en poserait pas non plus en les exterminant.

A l'occasion de ce conflit, il arriva des aventures surprenantes à Qa. La premiere d'entre elle fut une amnésie telle que celle qui l'avait eu, plusieurs mois auparavant, et qui l'avait amené à - il s'en doutait maintenant - commettre un acte désiré par sa Déesse, Swellrgh, qui avait pris le contrôle de son âme et de son corps. Ainsi se réveilla-t-il un jour, les mains pleines de sang, couché à côté du corps inerte d'une jeune femme dont les habits évoquaient la mode en cours à Six-Fleurs. Elle portait au bras un bracelet sur lequel était inscrit son nom : Eolia. Qâ prit peur, tout en adressant une prière à sa Déesse, et s'enfuit, l'air hagard.

Enfin, Qâ retrouva une cousine, Myhou, mise dans un sale état par un guerrier dont il avait déjà entendu parler : Kain. Voulant la venger, il s'était lui même fait blesser par une Stellesi redoutable, Belakassiah. Au moment où les deux cousins, remis de leurs blessures, allaient pouvoir se retrouver, Qâ dut se défendre contre trois soldats de sa propre cité : Belakassia avait surement dû porter plainte contre Qa auprès des autorités, le jeune homme ne savait pas ce qu'elle avait pu raconter, le fait est qu'ils s'en prirent au jeune Bélérin. Et dès lors tout bascula : Qâ sentit une force l'envahir, et entendit qu'on lui murmurait un ordre à l'oreille. Il obeit automatiquement et leva son arme contre les trois soldats. Les corps retomberent en charpie par terre.

Reprenant ses esprits, Qâ eut juste le temps de se retourner et d'apercevoir un vieil homme l'air horrifié, courir vers un soldat Bélérin. Le guerrier n'attendit pas son reste et s'enfuit hors de la cité.

Il ne savait pas encore que son nom serait désormais trainé dans la boue à Bélérim et qu'il allait se faire remarquer dans cette guerre en étant jugé officiellement Traître à Bélérim.

Dernière modification par Qâ (01-10-2009 18:15:42)


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#7 17-04-2010 13:57:05

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

Qâ avait pris de l'expérience en tant que chasseur et s'était éloigné de sa ville natale qui ne le reconnaissait plus comme un de ses fils mais comme un traître. Il reviendrait bientôt à Bélérim pour régler certaines affaires. Il voulait d'abord voir ce que le roi avait fait pour les pauvres de la cité. La construction de l'annexe des geôles devait être terminée à présent. Les pauvres avaient-ils retiré quelque chose de positif de ces travaux forcés ?
La Déesse s'adressait de plus en plus souvent à lui et lui avait moult fois parlé de patience, de destin, de sang versé pour sa cause. En tant que fidèle adorateur, il se devrait de montrer à la Hautement Silencieuse qu'il était digne de sa confiance.

Une grande messe ... bientôt, très bientôt.


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#8 13-07-2010 18:13:27

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

Le valeureux guerriers voyait pas mal de pays et découvrait  de paysages nouveaux et des cités qu'il n'avait jamais visitées auparavant. Un jour, alors qu'ils cheminaient quelque part vers Stella, Myhou et Stephen Alendorf, ses fidèles compagnons de route lui firent signe de s'arrêter et de plonger derrière des buissons : ils avaient repéré quelqu'un qui ne leur était pas inconnu. Ils le désignèrent à Qa du doigt : c'était une femme bâtie comme un ours. Elle s'appelait Akichaipaquoi Zig Zig ou un truc comme ça.

- Mazette, ce tonneau ! faillit s'exprimer Qa tout haut.

Selon ses compagnons, il fallait doublement se méfier : et d'une elle était dangereuse, et de deux, elle appartenait à la guilde franchement détestée de Myhou et de Stephen Alendorf. Rien que ça, ça méritait une punition. Pendant la nuit donc, nos amis s'approchèrent et envoyèrent la grosse femme se reposer en ville.

Ils reprirent leur route... mais quelque chose n'allait pas, quelqu'un semblait les suivre... Ce doute se transforma en certitude le lendemain : La grosse Zig Zig se trouvait derrière eux. Une sangsue. Elle les avait pistés, retrouvés, et à partir de là semblait ne plus vouloir les lâcher d'une semelle.

- Elle est maso ou quoi, la grosse ? demanda Qâ à ses compagnons. Mais ces derniers redoutaient qu'il ne s'agisse d'un stratagème. Si elle pouvait donner des infos sur la position de ses aggresseurs, ses copains de côterie pouvaient dès lors débarquer pour leur faire la peau.

Non que Qa et ses amis aient une quelconque peur de cette guilde, mais surtout parce qu'ils en avaient un peu assez d'avoir la grosse zig zag accrochée à leurs basques, ils firent tout pour s'en débarrasser. Ils pensaient y être parvenus, lorsque Myhou et lui reçurent un holoring de leur pote Stephen Alendorf, parti voir s'il y avait du gibier dans les bois.

"Me suis fait abattre par un archer : Vaklav. Fézé gaffe les coupains ! "

Ok ok ok ok ok ...

Bon, s'écria Qâ, ben ... on va pas passer pour des chochottes, hein?

Dernière modification par Qâ (13-07-2010 18:15:33)


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#9 14-07-2010 01:51:41

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

- Rho pitain ! Gniiii ! J'peux plus bouger ...

La flèche empoisonnée de Vaklav avait fait son petit effet... gniii.... impossible de décoincer la mâchoire. Elle était bloquée et Qâ voyait Myhou s'éloigner sans pouvoir lui demander de l'attendre. ça allait pas se passer comme ça. Le guerrier était furibond. Il voulait mourir l'épée à la main. Pas un filet de bave aux lèvres.
Puis, le temps passant. Les muscles se sont assouplis et Qâ a pu se remettre à bouger. Et là, il a fait parler son mécontentement :

- Foutu pour foutu ...

Et BAM ! Un grand coup sur le crâne de Baklav ... ADIOS MUCHACHO !

Bon, et maintenant, le plan B n'étant pas arrêté, fallait passer au plan C voire au D !! Pourritures .... on se retrouvera !!! Tout ce que les stellois et autres sifleurois ont gagné dans l'histoire, c'est un GRAND MASSACRE à venir ... z'avez intérêt à protéger les femmes et les enfants, passque pas de quartier. Qâ, c'est un fou quand on le provoque. Vous allez l'apprendre TRES TRES BIENTÖT...

Dernière modification par Qâ (14-07-2010 01:52:20)


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#10 13-08-2010 02:05:59

Araignée
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Re: Les bas-fonds de Belerim

La déesse avait visé juste !

La guilde des Oubliés du temps avait pensé freiner Qa dans sa guerre sainte et l'obliger à stagner dans la contrée d'infidèles où il résidait de fait depuis quelques semaines, cependant les stellois avaient sûrement imaginé que tout le continent leur appartenait : Les infidèles !!

La bonne surprise quand Qâ tomba sur Otto qui avait l'air - faut rassurer Bellakasiah - un peu perdu.

Oh toua toua toua ! La déesse veut ton âme, infidèle !

et Boum et boum ! une âme de plus pour la Hautement Silencieuse !!

La purification est en marche !

Dernière modification par Qâ (13-08-2010 12:49:50)


Qâ, sa patrie, c'est Swllrgh

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