#1 04-05-2009 21:51:50

Azelnia
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Mauvais réveil, nouveau départ

Dong !

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Sproutch !

Aïe !

Azelnia se relève tant bien que mal, le corps endolori, le crâne lourd comme une enclume, et les vêtements sales et tachés. Regardant d’un œil mauvais la poutre sur laquelle elle dormait, elle essaye de se souvenir de ce qui s’était passé… Comme la plupart des soirs, un petit passage à la Taverne local lui avait occasionné une sévère gueule de bois ainsi que le contenu de sa bourse dans une consommation abyssale d’alcool. Un inconnu l’avait alors abordé, la mine patibulaire, une main lui palpant les fesses… Euh, et ensuite ? Ah oui, sa lame sous la gorge, l’homme avait bredouillé quelque chose (mais quoi ?) et s’était enfui.

Trou noir. Impossible de se souvenir de la suite. Elle avait dû chercher un endroit où dormir, et cet entrepôt avait fait la suite. Seulement, dormir sur une poutre, juste sous le toit, surtout quand le dit toi est cinquante centimètres de vous et le sol composé pour majeure partie de boue, c’est une mauvaise idée. Grognant contre tout et n’importe quoi, la jeune femme part d’un pas mal assuré vers la sortie, s’aidant des murs pour se tenir.


Pas bon ça… où chui ?

Les portes entrouvertes de l’entrepôt débouche sur une petite arrière court vide à cette heure matinale et possédant une fontaine.

Arh une p’tite douche, une bonne idée ça !

Regardant de droite et de gauche pour voir si personne ne la suit, elle s’approche du point d’eau et se plonge dedans.


" Quand ton adversaire est à terre, continue à taper jusqu'à ce qu'il meurt, si tu as pitié, il reviendra te poignarder. "

Proverbe des bas-fonds de Belerim.

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#2 05-05-2009 21:26:05

Azelnia
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Re: Mauvais réveil, nouveau départ

Ouuuuh, c’est froid !

Allongée dans la petite fontaine de granit Azelnia savoure le contact de l’eau fraîche sur son corps à la peau tannée. Au dessus d’elle, le ciel se colore de nuances de violet alors que l’éclat de la Lune se ternit à l’approche de son éternel rival : le Soleil. Bientôt il faudra à la jeune femme se lever afin de ne pas être prise dans une situation embarrassante, plongée dans un point d’eau qui n’est pas le sien. Tâtonnant négligemment à la recherche de son sac laissé au sol, elle finit par s’en saisir et à en retirer quelques vêtements : Un pantalon de toile marron, et une courte veste grise.

En quelques habiles mouvements elle retire ses habits lavés par l’eau mais trempée, ainsi que ses bottines. Puis, sortant de l’eau, elle se sèche à l’aide de sa cape, enfile ses vêtements secs. Et, son sac à dos dans une main et ses bottes dans l’autre rentre d’un pas léger dans l’entrepôt. Le bain froid lui a remis les idées en place, la tête est certes toujours aussi douloureuse, le cuir chevelu fait toujours aussi mal, mais au moins marche-t-elle droit.

Incapable de remonter pour le moment sur la poutre qui lui a servi de lit pour la main, elle s’assied en tailleur sur des sacs de blés entreposés dans un coin. Les cheveux encore dégoulinant de petites gouttelettes d’eau, elle étend ses possessions mouillées avant de vider le contenu de son sac à ses pieds.

Dernière modification par Azelnia (06-05-2009 13:33:15)


" Quand ton adversaire est à terre, continue à taper jusqu'à ce qu'il meurt, si tu as pitié, il reviendra te poignarder. "

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#3 08-05-2009 19:23:28

Azelnia
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Re: Mauvais réveil, nouveau départ

[Interlude : Présentation physique d'Azelnia

Une cascade blanche et argentée surgit brusquement devant vos yeux, une longue chevelure légèrement ondulée et tressée avec attention. Dans un tourbillon de couleur une jeune femme se retourne pour vous dévisager effrontément. Des yeux écarquillés débordant de curiosité et de malice vous observent sous toutes vos coutures, alors qu’une bouche finement dessinée affiche un sourire mi figue mi raison presque boudeur. Ayant visiblement décidé que vous n’êtes pas un danger, la nouvelle arrivante penche légèrement sa tête sur le côté et semble réfléchir.

La peau bronzée et légèrement tannée des personnes passant beaucoup de temps à l’extérieur, les traits juvéniles, elle ne doit pas avoir plus de dix-huit ans, vingt tout au plus, elle finit par vous tendre la main en guise de salutations. Ni laide ni belle, elle ressemble juste à une fille qui toute sa vie durant à dû se débrouiller par elle-même dans les bas-fonds de Belerim, les quelques fines cicatrices qu’elle porte montrant que parfois elle a dû se battre pour survivre.  Ses habits et les affaires qu’elle porte sont à l’image de sa vie : fonctionnels. Des bottines légères en cuir brun pour des déplacements rapides et des courses-poursuites imprévues dans le monde insalubre de la ville du bas, un pantalon et une chemise de toile à manche courte pour ne pas gêner ses mouvements, une bourse, quelques étuis de rangement à la ceinture et un sac pour ranger ses quelques maigres possessions ; enfin, une cape pour servir de couverture la nuit et un couteau dissimulé parmi ses vêtements viennent compléter cet attirail.

Puis, s’apercevant qu’elle a oublié quelque chose, elle vous fait un petit signe de la main gauche avant de disparaître dans la foule.
]


" Quand ton adversaire est à terre, continue à taper jusqu'à ce qu'il meurt, si tu as pitié, il reviendra te poignarder. "

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#4 10-05-2009 19:25:59

Azelnia
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Re: Mauvais réveil, nouveau départ

Une gourde, une solide corde de lin, un coutelas, un sommaire nécessaire de toilette, deux morceaux de silex, et un vieux livre écorné… Voilà ce qui constitue le patrimoine d’Azelnia… Ca, sa bourse vide et une gibecière contenant à peine de quoi se nourrir pour une journée… Voilà ce que l’on obtient après des années passées dans les bas-fonds.

Putain de bas-fonds, putain de Belerim, putain de Vie, putain de…


Impuissante face à la médiocrité de son existence, la jeune femme frappe violemment les sacs de blé qui l’entourent, envoyant rouler au passage sa bourse et sa gourde au sol. Dans un accès de rage, elle saisit son couteau et s’acharne sur les céréales entreposées autour d’elle, évacuant la frustration de dix-neuf années de misère. Années passées à déambuler dans la basse-ville, à survivre de petits boulots pour aller se ruiner le soir dans un tourbillon de débauche, à assister le matin quant on se réveil à sa propre déchéance, à ne plus oser se regarder dans un miroir de peur d’y voir son propre reflet, le reflet d’une jeunesse brisée.

Un long gémissement, une longue plainte s’échappe de sa gorge. Les larmes lui montent aux yeux, coulent sur sa peau bronzée, ruissellent sur ses joues, et forment des ruisseaux dans la poussière du sol. Aveuglée par ses pleurs, Azelnia continue avec d’avantage de force à trancher dans les sacs de blés, ne faisant pas attention à l’endroit où elle porte ses coups. Le blé lui aussi vient se répandre par les plaies béantes des sacs sur la terre battue.

Hurlement de douleur. La lame a entaillé la jambe. A son tour le sang jaillit, vient se mélanger aux deux autres torrents.

Eau. Blé. Sang. Drôle de mélange.

Les yeux bouffis et rouges, sa jambe transformée en écrin pour la douleur, la jeune femme s’effondre, se recroqueville, restant là, prostrée, vidée. Les secondes passent, puis après les secondes les minutes, enfin les minutes deviennent des heures. Un rayon de soleil perce le chaume du toit et vient glisser sur le corps inanimé au rythme de la course du temps. Finalement, il semble s’immobiliser sur la tête. Un battement de cils. Un mouvement de bras. Azelnia se réveille. Le sang a arrêté depuis longtemps de couler, le pantalon s’étant collé à la plaie. Les larmes et le blé eux aussi ont arrêté leur chute.


La douleur, elle, rode toujours quelque part dans la cuisse. Le regard brumeux, celui d’une personne à l’heure de l’éveil, se promène, s’arrête sur une curieuse scène : l’eau et le sang ont séché sur le blé illuminé par le soleil. Rouge et doré se côtoient, fusionnent, scintillent une étrange harmonie.


" Quand ton adversaire est à terre, continue à taper jusqu'à ce qu'il meurt, si tu as pitié, il reviendra te poignarder. "

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#5 13-05-2009 18:37:38

Azelnia
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Re: Mauvais réveil, nouveau départ

Une étrange pensée lui vient à l’esprit :

On ne touche le fond que pour mieux remonter.


C’est curieusement dans ces moments là que l’on philosophe le plus, que notre esprit s’élève vers un autre plan de compréhension, que l’on a l’impression que toutes les déductions coulent telle l’eau claire, que le monde si ténébreux devient soudain si lumineux, éclairé de l’aura de la connaissance. Toujours dans une étrange brume spirituelle, la pensée de la jeune femme s’emballe. Dix-neuf ans ont déjà passé, dix-neuf années de misère et de débauche, dix-neuf ans perdus, on ne rattrape pas le temps.

Non, on ne rattrape pas le temps, mais on peut éviter de le laisser filer de nouveau entre ses mains.

Dix-neuf ans et alors ? Il m’en reste encore quatre-vingt à vivre !

Une lapalissade, une évidence, une certitude, mais comment ne pas y avoir pensé plutôt ? Celle-ci en tout cas vous frappe avec la force d’un poing, vous coupe le souffle et vous tranche en deux. Oui, rien n’est jamais perdu. Curieuse constatation qui en Azelnia casse définitivement quelque chose tapi là, à l’intérieur d’elle. Saisissant son couteau, elle se redresse brusquement, retrousse sa manche et commence à graver à même sa chaire :

Jamais

Car jamais plus elle ne se complairait dans la médiocrité.

Le sang coule à flot tandis que sa bouche se crispe en une grimace de douleur. Ses yeux, eux, plongent dans l’Or et le Rouge, le blé et le sang.


Résolution prise dans le Sang et la douleur de toujours s’élever vers l’Or éclatant du triomphe.


" Quand ton adversaire est à terre, continue à taper jusqu'à ce qu'il meurt, si tu as pitié, il reviendra te poignarder. "

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