#1 26-03-2010 16:13:05

Everard Vanyar
Corneille

Un alchimiste pas comme les autres

La nuit était noire sur la cité floralienne. Le vent faisait danser l’ombre des arbres comme autant de monstres vivants. Quelques maisons laissaient encore filtrer un rayon de lumière à travers un rideau mal fermé ou un volet mal vissé.

Il pleuvait des cordes, à tel point que les ruelles étroites s’étaient transformées en torrents boueux, charriant leurs lots de détritus et de cadavres de rats noyés par la montée soudaine des eaux.

Un homme bravait malgré tout le mauvais temps. La tête masquée par un chapeau tombant sur son front, longeant les murs, l’homme marchait d’un pas rapide, soucieux de ne pas se faire voir. Arrivé à l’extrême sud de la ville, il approcha d’une maison logée le long de l’imposante muraille protégeant la ville.

La maison était en piteux état. On pouvait deviner l’eau s’infiltrant à travers le chaume vieilli qui recouvrait le toit. Un mur peinait à tenir debout, soutenu maladroitement par quelques poutres rongées par l’humidité et la moisissure. Aucune lumière ne filtrait mais une épaisse fumée noire sortant de la cheminée laissait deviner que la maison était habitée.

L’homme frappa à la porte la main tremblante. Ce n’était pas sa première visite mais comme à chaque fois, il ne put réprimé un frisson. Il avait déjà entendu tellement de rumeurs sur cette maison, qu’il ne pouvait que y avoir un fond de vérité derrière elles.

Une fois à l’intérieur, pas de surprise. Les coulées d’eau depuis le plafond et les cafards courant sur le sol ne s’éloignaient pas de l’aspect vétuste de l’extérieur. Sur les murs se tenait un nombre important d’étagères portant de nombreux flacons de tailles différentes. Aucunes étiquettes ne permettaient dans connaître le contenu mais le propriétaire des lieux n’hésitait jamais avant d’en saisir un pour vider son contenu dans une casserole fumante.

Au bout d’une dizaine de minutes, le propriétaire des lieux tendit une fiole opaque au visiteur.


- Le contenu de cette fiole devrait régler ton problème… La milice ne pourra pas prouver l’empoisonnement. Ton épouse ne t’ennuiera plus longtemps.

L’homme gêné, saisit la fiole et laissa une bourse sur la table avant de partir en claquant la porte. Comme lui, nombreux étaient les hommes et femmes de Six-Fleurs, qu’ils soient riches ou pauvres, à venir frapper à la porte d’Everard Vanyar…

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#2 30-07-2010 09:40:01

Everard Vanyar
Corneille

Re: Un alchimiste pas comme les autres

Il s'appelait Blath. C'était un jeune archer sans expérience. Everard ne l'avait pas sélectionné par hasard. Il l'observait depuis un moment. Pauvre, sans amis ou tout du moins pas de contact pendant les 3 semaines d'observation qui venaient de s'écouler. Blath ne manquerait donc à personne. Avec un peu de chance, les miliciens ne chercheront même pas l'origine de la mort et se contenteront de mettre ça sur le dos de la peste ou de la tuberculose.

De toute façon, les dés étaient jetés. Le jeune homme mourut en moins de 10 minutes. C'était encore trop long. Il fallait trouver un moyen plus rapide, un poison plus virulent encore. Everard devait être sûr que rien ne pourrait sauver celui a qui le poison final était destiné.

Il était sûr de tenir la bonne recette cependant. Probablement qu'un ajustement au niveau des proportions de chaque ingrédient permettrait d'optimiser la rapidité de la mort. Peut-être qu'avec un peu plus de sève de laurier-rose...A moins que rajouter de la ricine soit suffisant. Ça aurait en plus le mérite d'améliorer l'odeur de la boisson. Il avait bien fait de ne plus utiliser de belladone, les vomissements et les convulsions font trop vite penser à un empoisonnement.

Décidément, trouver le poison parfait n'était pas évident. Il faudrait également trouver un autre cobaye et même si il avait l'habitude de la mort, il ne lui arrivait pas souvent de la donner lui même. Il trouvera surement un mendiant du coté de l'apothicaire. Ils trainent souvent dans ce coin car les riches y vont souvent...

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#3 04-08-2010 14:01:18

Everard Vanyar
Corneille

Re: Un alchimiste pas comme les autres

Luco vieille branche ne respirait plus. Il était mort en moins de 2 minutes. Pas de convulsions ou de vomissement, la langue n'était pas gonflée et les yeux pas révulsés. Rien ne laissait présager à un empoisonnement. Le poison avait paralysé les fonctions respiratoires en moins de 30 secondes. Une minutes plus tard le cœur déclara forfait et fournit son dernier battement.

Everard tenait enfin un poison efficace. Il ne restait qu'un test à passer... La milice se rendrait-elle compte d'une anomalie quelconque et déciderait-elle d'ouvrir une enquête?

Dernière modification par Everard Vanyar (04-08-2010 14:01:29)

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#4 20-01-2011 14:13:33

Everard Vanyar
Corneille

Re: Un alchimiste pas comme les autres

Ca faisait un moment que l’alchimiste tournait en rond. Il commençait à connaitre chaque arbre, chaque fougère de cette foret.

Il entendait de temps en temps les cloches de Krisgran, rappelant à qui voulait l’entendre le début ou la fin du marché à la criée.

Il n’avait croisé quasiment personnes depuis plusieurs jours. Les rares aventuriers interrogés évoquaient comme lui la disparition de la faune. Il était presque impossible d’encore pouvoir apercevoir une chauve-souris et les miaulements des chats sauvages devenaient de plus en plus rares.

Oh bien sûr, il avait entendu parler de l’ordonnance des gardes chasse interdisant la chasse sauf pour les scientifiques. Everard avait d’ailleurs sourit à cette annonce. Serait-il considéré comme scientifique lui qui cherchait sans cesse le moyen d’améliorer ses poisons.

Toutes ses pensées s’éteignirent en même temps que le chat sauvage dans lequel il venait de planter son couteau cessa de respirer. Merde aux gardes chasse, il avait plus important à faire que de suivre les élucubrations d’une bande de voyou autoproclamés Gardes Chasse de Six-Fleur.

Dernière modification par Everard Vanyar (20-01-2011 14:14:31)

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