#1 25-05-2011 16:23:27

Morandir
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Morandirh : RENAISSANCE

Les flammes du maigre feu de camp tremblotaient, luttant contre le vent et projetant des ombres chinoises au sein de la petite clairière.
On aurait pu croire d'abord que cet homme était absorbé par ce spectacle hypnotique, ou qu'il cherchait en vain à se réchauffer au coeur de cette nuit froide; mais il n'en était rien.
Les yeux fixant les flammes, Morandirh repensait à ces derniers jours, absorbé par des questions sans réponse.

Il s'était réveillé au coeur de la foret , sans souvenir et ne portant que quelques habits et un arc ......
Perdu au coeur de la foret et perdu dans les limbes de sa mémoire.

Très vite , il avait compris qu'il devrait en priorité assurer sa survie et il fit rapidement un état des lieux pour la centième fois  .
" d'accord, je suis un homme d'une trentaine d'année, je m'appelle Morandirh, et....Et c'est tout......tout ce dont je me souviens .... Pour l'instant"

Agacé il regarda ces mains à la recherche d'un indice pouvant lui révéler son passé .
Des mains plutôt fines, un corps plutôt grand et fin ; et pourtant il avait le sentiment que cela n'avait pas toujours été le cas.

Le corps a sa propre mémoire  et celui ci la confrontait à la réalité présente. Ainsi, plusieurs fois il s'était surpris à échouer devant des efforts physiques alors que son corps lui soufflait qu'il en était capable.
Oui, en ETAIT capable......
Le corps "savait",  mais avait perdu ses capacités physiques.... Les muscles avaient fondus, l'endurance s'était restreint.

De la même façon, il avait remarqué qu'il était capable d'accomplir des taches de façon inconsciente, comme si une séquence programmée de reflexes et de postures restaient inscrits dans la mémoire de son corps.
Fruits issues d'une longue pratique ?

Il savait tirer à l'arc, et il savait établir un diagnostic, soigner et même reconnaitre les subtances toxiques sans pour autant avoir besoin de se concentrerlonguement.
C'etait même la première chose qu'il avait fait lors de son réveil, rechercher les symptomes et établir un diagnostic..... Etait il médecin ? Il n'avait rien trouvé, ni coup sur la tête, ni blessure, ni trace quelconque d'un empoisonnement.

Non la seule chose qu'il avait trouvé était un tatouage sur son bras gauche; et malgré le peu de souvenir qu'il avait , il était sûr que ce tatouage ne devait pas faire parti de lui.
Ce dernier représentait un lierre grimpant couvrant son bras du haut de l'épaule jusqu'à son poignet. 
En regardant précisément, on s'apercevait que la trame du tatouage scintillait sombrement comme si l'encre utilisée possédait en son sein un composant métallique.

La nuit porte conseil et chasse les idées sombres. C'est ce qu'il se dit en jetant une poignée de terre sur le feu pour invoquer l'obscurité.
"Demain, je serais qui je suis " dil il à voix haute pour se rassurer; puis il s'allongea à même le sol et se laissa bercer par les bruits nocturnes de la foret.

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#2 26-05-2011 16:33:22

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Les derniers jours s'étaient succédés sans grand changement ou plutôt grande amélioration.
Les explorations que Morandirh avait mené étaient davantage source de confusion. Il avait tout d'abord cherché à s'orienter à l'aide des étoiles et avait facilement retrouvé les constellations habituelles comme l'hippogriffe qui se dessinait nettement sur la voute étoilée à cette période de l'année. Cependant, il lui semblait néanmoins que les constellations avait dérivées les unes par rapport aux autres. Oh pas de beaucoup , mais suffisament pour lui laisser un gout âcre dans la bouche, le gout du constat qu'il était dans son monde sans l'être vraiment.

Cela venait confirmer un sentiment ancré en lui de façon viscerale et alimenté par des subtils différences qu'il avait du mal à expliquer : la luminosité , les odeurs, et les rares gens entraperçus de loin semblaient différents.

" de mieux en mieux, je ne sais pas qui je suis et je ne sais pas où je suis.... et à force de survivre dans la forêt, il y a peu de chance que je puisse inspirer sufisament confiance à quelqu'un pour trouver des réponses" gromela t il tout bas pendant qu'il essayait de trouver une piste.

Il y a quelques jours il avait vu les murailles d'une cité que les gens appelaient six-fleurs, mais il ne se sentait pas encore prêt ni assez fort pour s'aventurer en ville.
Comment affronter les regards inquisiteurs que les habitants lancent aux étrangers d'autant plus si la santé mentale de ce dernier laissait à désirer !

Il avait pourtant entendu que certaines guildes comme Les Séneçons de la Rose des Vents, avait une ouverture d'esprit plus importante que les simples habitants et pouvait accueillir en son sein des aventuriers de tous horizons.

"On verra , je tenterai peut être ma chance" dit il en promenant inconsciement son index le long des courbes de son tatouage.  Un tatouage qui l'intriguait de plus en plus.

Un bruissement dans le sous bois lui fit tourner la tête tout en bandant automatiquement son arc dans cette direction. Il attendit patiemment  quelques minutes pour voir une corneille sortir en sautillant des épineux.

Quand on a faim et froid, une corneille ça ressemble à la promesse d'un poulet grillé.... mais quand on est fatigué et que le corps nous trahi et doute de ses capacités; décocher une fleche sur une corneille reste un défi pour un amnésique.
6 fleches décochées et la corneille 3 fois touchés décide de passer à l'attaque.... Un moineau qui s'attaque à un archer? , décidement quelque chose lui échappe dans ce monde. Muscles déjà tétanisés ? main qui tremble, visée moins bien assurée !!!!

"barres toi sale piaf, le jeu n'en vaut pas la chandelle.....Pas envi de me faire crever un oeil , j'ai déjà assez à gérer"

La base de la survie en milieu hostile c'est la capacité à sonner la retraite avant de subir des pénalités handicapantes; et c'est ce qu'il fit sur le champ abandonnant la corneille-herisson , (épinglée par 3 fleches mais toujours vivante)

"la viande , cela ne sera pas pour aujourd'hui, il va bien falloir que je mange autre chose que des racines et que je trouve quelquechose à vendre pour mieux m'équiper"
Il repensa à Six-fleurs et se demanda s'il pourrait tout de même trouver de l'aide là-bas.

"fait taire ton orgueil Morandirh...." se dit il tout en caressant son tatouage.

Un chaque fois qu'il le touchait, une vague de tristesse le submergeait; et le temps d'un souffle il croyait accrocher quelques bribes de souvenirs qui s'étioliaent aussitôt.

De la tristesse ? comment de la tristesse seule pouvait faire aussi mal ?

Dernière modification par Morandir (23-06-2011 11:40:57)

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#3 30-05-2011 15:43:32

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Le vent s'était levé depuis deux jours rendant la vie en forêt plus inconfortable que d'habitude.
"S'il y a quelquechose dont je suis sûr, c'est que je n'étais pas un homme des bois" ricana-t-il à voix basse.
En effet, depuis son réveil tout avait été une épreuve  pour assurer sa survie ; et devant les épreuves, Morandirh avait appris a être philosophe.

Ses journées se rythmaient aux taches essentielles de la survie dans lesquelles il jetait toute son énergie et sa détermination comme une façon d'exorciser l'énigme de son passé, l'empechant de ruminer sur ce mysterieux tatouage aux reflets scientillants.

Il jeta négligeamment une buche dans le feu. Le soleil venait de se coucher. La dernière buche avant de céder au sommeil.

[RENAISSANCE à REMINICENCES]

Dernière modification par Morandir (30-05-2011 16:36:16)

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#4 21-06-2011 00:06:53

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Le reveil fut violent comme un tsunami fracassant sa conscience au rythme des souvenirs affluant, s'entrechoquant ,  dévoilant les blessures toujours vives malgré des siècles d'existence.
Morandirh ne fit rien d'autre que n'importe quel autre homme aurait fait. Il se redressa , leva le visage vers le ciel , les poings serrés et le visage sévère et hurla sa douleur et sa haine .

"TISSEUSES DE DESTINS JE VOUS HAIS !!!"
puis il s'effondra sur ses genoux en pleurant pour une seconde fois la perte de Cylia et d'Eléonore.

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#5 29-06-2011 16:11:43

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Il lui avait fallu plusieurs jours pour accepter les souvenirs qui l'avaient assailli, le laissant vidé du désir de vivre et de toutes émotions.
C'est finalement la haine qui lui permis de reprendre le dessus et de ne pas se laisser mourir, ou bien alors un esprit de revanche qui n'acceptait pas de devoir se plier au destin.

Il repensa à ce que le maitre tatoueur lui avait dit " ce lierre  vous ressemble seigneur. il est tenace, n'abandonne jamais et arrive toujours à repousser".
Repousser - renaitre - avoir une nouvelle vie sans pour autant renier l'ancienne.... Oh que non, comment aurait il pu oublier ces années de bonheur avec Cylia et les quelques mois de fierté que lui avait donnés Eleonore.

Morandirh se releva et regarda la chaine des Edelweiss qui se déssinait au loin. Il vivrait avec cela . Il accepta son fardeau.
"je le ferais pour vous" se dit il à voix haute comme un serment solennel emporté par le vent.

"je trouverais les portails encore ouverts et je les condamnerais , même si je dois en payer le prix ultime
".

L'énoncer fut facile , mais une fois l'élan émotionnel dépâssé, il réalisa qu'il était bien démuni pour accomplir cette tache.
Comment s'y prendre ?
Contacter les royaumes pour leur débiter une histoire de fou ? car c'est bien de cela qu'il s'agirait pour ces interlocuteurs.

Morandirh avait réalisé depuis son arrivée que la magie était presque absente de ce monde, ce qui lui apportait un certain réconfort . Dans ce cas comment faire comprendre aux gens le risque que représente les portails .....le risque de déterrer un mal ancien niché au coeur des ruines .... ou ailleurs !

La meilleure option était encore de récolter des preuves; des faits qui lui permettent d'illustrer ce risque potentiel. Il devait avant tout trouver un portail actif et pour cela il comptait sur son tatouage pour le guider.
Il n'avait aucune idée de la distance à laquelle le tatouage réagirait. Le mieux était encore de rejoindre un groupe de voyageurs ; et idéalement un groupe projetant une expedition vers des ruines.

Après tout, il en aurait le coeur net....Peut être que ce monde n'avait pas besoin de lui et que les sources s'étaient taries.....

"Mal...
cela me fait toujours mal...
.... comment pourrais-je alors assouvir ma vengeance "
confessa son coeur à sa raison.

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#6 29-07-2011 22:45:11

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Il relâcha prestement l’empennage et la flèche siffla pour finalement s’écraser sur la tempe de la jeune femme.
Inconscient , le corps s’affaissa ;  chuta mollement pour finalement impacter le sol avec un bruit sourd, les cheveux s’étalant sur le sol et formant un rideau qui cachait le visage gracieux de la jeune femme.
Au moment de l’impact, Morandir  ne put s’empêcher de contracter la mâchoire, anticipant davantage la culpabilité de son geste que la douleur de l’impact. 

Rapidement il se précipita vers le corps, cherchant le pouls . Le battement fort et régulier le rassura, alors il se décida à fouiller maladroitement le sac de la jeune femme, jetant à droite et à gauche des regards anxieux pour s’assurer de son impunité.
Il trouva un joli petit calepin sur lequel était écrit d’une écriture légère et féminine VERTUE.
« Désolé Vertue, vraiment désolé »
« je ne pouvais pas faire autrement, vraiment pas…… je ne prends que le nécessaire et rien de personnel ou  qui pourrait entraver ta route» débita-t-il nerveusement au corps inconscient comme si celui-ci pouvait l’entendre.

Il  empocha quelques deniers et quelques arkhanas et laissa le reste.
«  Dans des jours meilleurs, si nos chemins se croisent de nouveaux, je te restituerais tout cela, je te le promets »  chuchota t il davantage pour lui-même.
Il disposa le corps de façon confortable et ostensible afin que quelq’un lui porte secours , puis il regagna la sécurité de la pénombre de la nuit d’Yvegrain, accompagné d’un profond dégout de lui-même.
« je ne vaux pas mieux que les voleurs que je demandais à mes hommes d’arrêter » pensa-t-il.

Lui, dernier seigneur de la Passe de Valrune, une des plus grandes cités marchandes.
Lui, nommé par le conseil pour assurer la sécurité et l’ordre dans la ville et sur les routes marchandes, venait de détrousser une malheureuse.

Ce qui l’angoissait le plus était le fait qu’il avait tout planifié…. Il avait remarqué cette femme perdue et  plantée là au milieu d’Yvegrain, indécise  , ne connaissant personne…..une cible parfaite.
Il avait même fabriqué des petits sacs de sable pour remplacer les pointes de flèches afin de ne pas blesser mortellement sa victime.
« oui, je n’ai aucune excuse….. » marmonna t il tout en se demandant ce qui avait pu le pousser à de telles extrémités…..

La réponse fut évidente : 3 MOIS
Déjà plus de trois mois qu’il était arrivé dans l’Arkhan futur et il avait perdu son temps à subsister et à survivre au lieu d’essayer de remplir sa mission.
Il avait repoussé son voyage vers les ruines , car il se savait incapable d’une telle expédition. Il n’était pas prêt physiquement, avait besoin de s’équiper et de trouver un guide.
Le capitaine de la garde franche avait bien proposé les services de sa coterie , mais il n’osait pas lui avoué qu’il était dans le dénuement le plus total…..  étant à peine capable d’assurer sa survie.
« comment pourrais je admettre cela ? moi ancien seigneur, avouer cela à un capitaine,  à un de mes pairs….. »

« …et pourtant, je n’ai pas toujours été protecteur de Valrune ….». Cette boutade orgueilleuse le ramena à sa sixième année lorsque la première compagnie de Valrune découvrit ce qui restait de la caravane marchande qui avait été attaquée.
De ses six ans, il ne se souvenait que des épaules rassurantes des soldats qui l’avaient ramené à la Passe de Valrune comme seul survivant du convoi. Il avait été très rapidement adopté comme la mascotte de la première compagnie pour finalement l’intégrer à 16 ans en tant qu’éclaireur , pour finalement terminer seigneur à 27 ans.

Une telle ascension sociale pour terminer finalement si bas …..

Comme il ne pouvait pas aller directement aux ruines, il s’était résolu à visiter les environs en  espérant que la rune de son tatouage se manifesterait pour lui indiquer un portail ouvert , mais rien …..
Son périple autours de six fleurs lui avait seulement permis de comprendre deux choses cruciales. Tout d’abord qu’il n’était pas prêt physiquement et qu’il était loin d’avoir retrouvé ses capacités physiques. Le saut temporel l’avait laissé amoindri.

Par ailleurs, il avait réalisé que la vie dans l’Arkhan  futur était bien plus dure. Aucun enchantement pour faciliter le quotidien . La moindre tache devenait une corvée. Le moindre bout de chemin arpenté prenait l’air d’une véritable expédition. 

Oui, le désespoir, la faim et le froid l’avait conduit à faire ce choix. Cette conclusion le perturba quelques secondes  il comprit mieux les miséreux et les vols a l’étalage des bas quartiers de Valrune.

Et puis , il y a avait eu cette rumeur sur un homme connaissant les failles temporelles. Cela avait été le véritable déclencheur.
Se pourrait il qu’une autre cité ait eu connaissance du sortilège et ait décidé d’envoyer un émissaire dans le futur ? s’il n’était pas seul , alors cela valait le coup de rencontrer cette personne.

Son entrainement d’officier lui permit de lister par reflexe les options qu’il avait ;  les objectifs qu’il se fixait.
En premier lieu, tenter de rencontrer l’autre personne ayant emprunté la faille temporelle, puis si cela ne donnait rien, il irait vers les ruines ou essaierait d’en localiser d’autres.
Si ces deux options échouaient, alors il essaierait d’avertir les dirigeants des royaumes même s’il savait pertinemment que cela ne servirait à rien.

Finalement si rien de tout cela ne marchait , alors il quitterait Arkhan pour toujours et retrouverait Cylia et Eleonore de l’autre côté.

Il toucha la Rune pour se porter chance et attirer l’attention des Dieux sur son destin.
Il n’avait pas peur de mourir , la seule chose qui lui disait de rester était la mission qu’Olivier lui avait confié…..Et puis , il espérait un peu trouver quelques messages de Braks qui lui apprendrait comment l’exode s’était passé et ce qu’était devenu Eléonore.
La mort était la seule façon de rejoindre ce qu’il aimait. Le devoir, la seule façon qu’il avait trouvé de mener sa vie.
Mourir par amour, vivre par devoir.

Morandirh quitta Yvegrain en paix avec lui-même, se dirigeant vers Six Fleurs.
En chemin , il ne s’interdisait pas de devoir avoir recours aux mêmes extrémités , mais c’était le prix à payer pour avancer. Ici, il n'était plus personne, pas  tellement plus que l'enfant de six ans perdu.

Une fois Yvegrain quitté, il se décida à contacter le capitaine de la garde franche pour essayer d’en savoir plus sur les failles temporelles et l’homme qui les avait traversé.

Dernière modification par Morandir (30-07-2011 14:58:19)

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#7 16-11-2011 16:10:09

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Morandir avait passé les portes de la cité. L’architecture élancée des temples parsemant Stella invitaient les visiteurs à plus de spiritualités.
Trop absorbé par des questions pratiques, Morandir avait boudé les temples…..il s’intéresserait  aux Dieux plus tard, lorsque que ceux-ci arrêteront de l’ignorer !

Ces dernières semaines , il avait encore croisé des voyageurs égarés et peu prudents, et avait ressorti ses petits sacs de sable utiles pour lester les pointes de ses flèches. Il ne ressentait plus de remords à avoir recours à ce genre de procédé.
Mon dieu, avait il tant changé que cela ?
Néanmoins cela lui avait permis de « récolter » suffisamment pour assurer la fin de son voyage.

Il chercha du regard l’échoppe d’un armurier, il lui fallait remplacer son arc qui s’était brisé juste avant de rentrer dans Stella.
La majorité de ses maigres économies allait y passer !

D’un pas nonchalant il se dirigea vers l’échoppe tout en repensant à ces derniers mois et à sa rencontre avec Erkenbrand.
Leur rencontre avait ouvert des perspectives nouvelles, et les deux hommes étaient restés abasourdis lorsque chacun avait réalisé que le S runique tatoué à son épaule ressemblait curieusement au signe des anciens qu’Erkenbrand connaissait.

Morandirh avait décelé une certaine excitation teintée de stuPEUR dans le regards du capitaine, mais le plus important est que ce dernier avait décidé de l’escorter jusqu’aux failles. Il avait donc pris la route jusqu’à Yvegrain et Mugot. Le capitaine avait ses propres raisons qu’il ne souhaitait pas complètement dévoiler.

-Capitaine-. Le titre fit sourire Morandir qui s’attendait  à rencontrer un officier dirigeant une troupe de soldats ordonnés. Au lieu de cela, il avait fait la connaissance d’un aventurier qui assurait la cohésion d’une troupe de mercenaires. Homme sympathique et coureur des bois experimenté , Erkenbrand n’avait cependant rien à voir avec les capitaines du monde de Morandir.
« la valeur des hommes ne se juge pas à leur titre », c’est pourtant bien ce qu’il avait rabâché à Bracks en tant que seigneur de Valrune , non ?

Le départ d’Yvegrain avec Erkebrand avait donc signé une étape nouvelle dans sa quête.

Morandirh n’avait pas boudé le plaisir de ces derniers mois . D’une part il avait retrouvé l’espoir que son sacrifice serve à quelquechose. D’autre part, il retrouvait le plaisir simple des explorations en solitaire.

Cela lui rappelait ses jeunes années quand il partait en éclaireur pour la troupe de Valrune/ Tonnebourg.
Le lointain souvenir des ses 16 ans et des premières reconnaissances autours de la passe de Valrune sous les ordres de Laetitia. C’est elle qui lui avait donné le goût pour l’arc et qui lui avait montré qu’un combat ne se jouait pas que sur la force brute mais davantage sur la capacité à appréhender le rythme de son adversaire.

Elle lui avait d’ailleurs montré bien d’autre chose….

Il s’était souvenu de ces enseignement et ses vieux réflexes étaient revenus du passé .
Comme par le passé, avant de commencer une phase d’exploration, il avait vidé son esprit pour mieux s’imprégner des vibrations de l’environnement.

Debout immobile, respirer profondément et laisser son être s’ouvrir à la nature. Humer l’air, écouter les bruits au-delà de celui du vent, essayer de ressentir les vibrations dans cette harmonie verte , essayer de capter le rythme naturel pour s’y fondre.

C’était le meilleur moyen de prévenir le danger sur la route…

Il gardait un souvenir très vif de la découverte de la première faille près de Nalaun, comme si le présent et le passé s’étaient entremêlés un court instant.

Morandirh était alors sortie du village sans la moindre précaution.
Trop excité par le fait que sa mission pourrait prendre un jour nouveau. Il avait aperçu de loin Erkenbrand contusionné qui rejoignait l'auberge, mais ne s’était pas arrêté.
"plus tard" se dit il pour lui même , et il avait accéléré le pas en direction du Nord Est.

Il sut tout de suite qu’il était sur le bon chemin lorsqu’il avait aperçu brièvement des loups infernaux en périphérie de son champ de vision.
« faire un avec le ryhtme vert et se fondre dans la nature ». « Continuer à avancer , je suis tout proche »
Il ne tarda pas à repérer l'endroit Un endroit où la nature semblait souffrir .
Une fois sur place, il perçu des réminiscences étranges et impalpables dans l'air. Il se demanda si cela pouvait être interprétée comme un signe ou un effet de sa rune qui avait maintenant complètement disparue.

Une fois sa reconnaissance terminé et comme le paysage semblait flou et que la nuit commençait à tomber, il avait décidé de revenir au village pour consulter Erkenbrand. Il savait déjà qu’il reviendrait le lendemain afin de pousser son exploration pour en apprendre un peu plus : un effet de sa rune, un mot oublié de Braks ? ou même un des puits de mana à fermer ?

La visite du lendemain fut plus étonnante encore.
Plus Morandir approchait de l'endroit, et plus il ressentait quelque chose. Il y avait une sensation étrange dans l'air... difficile de la définir par des mots, c'était... une sensation de déjà-vu ? Oui, peut-être. Il avait l'impression d'avoir déjà vécu ce moment ! Regardant brièvement la rune sur sa peau, il sembla y discerner comme une lueur. Mais c'était là peut-être une simple impression, car elle ne brillait pas le moins du monde.
Dans l'air restait en suspend des effluves étranges, comme le reliquat d'une odeur, comme quelque chose qui n'avait pas forcément sa place à cet endroit précis... rien de plus significatif malheureusement.


Par la suite, Erkenbrand avait du s’absenter indiquant à Morandir la prochaine étape et lui donnant rendez vous à Stella.
Il avait fait la rencontre de sa soeur Yokinoss, puis avait décidé de continuer seul sur la route enchainant les villages Aimbert, Caltian , Aupille puis finalement Stella.
Sur la route, il avait même détecté tout seul une des failles….
Coincidence ?
Ses pas l’avaient amené loin de la route …dans quelle mesure il avait été attiré par cette seconde faille ?

Son voyage l’avait un peu endurci mais il avait conscience qu’il n’avait pas récupéré toutes ses capacités. D’autres part il devait avouer que cette génération d’Arkahniens était bien plus endurant et résilient que la sienne.
« A croire que la magie nous avait tous ramollis ».

Il se demandait parfois dans quelle mesure son histoire était connectée au Cataclysme décrit.
Peut être que les survivants avaient renoncé à l’utilisation des puissants puits de mana pour s’intéresser à d’autres sources .

Cylia lui avait dit que d’autres ordres de mages sur d’autres continents avaient développé des alternatives aux puits. Selon elle, cela restait encore très expérimentale et très instable car leur approche reposait essentiellement sur le contrôle des particules magiques.
Dans tous les cas, il fallait une source pour alimenter les charmes qui activaient la technomancie. La bonne vieille mana animale n’était décidément pas assez puissante pour cela.

Arrivé devant la porte du forgeron, son esprit s’arrêta de vagabonder et se fixa sur le temps présent. Ces prochains jours à Stella seraient occupés à remettre de l’ordre dans son équipement ; puis il reprendrait contact avec Erkenbrand en espérant que celui-ci le guiderait jusqu’aux sites marqués du S runique.

Dernière modification par Morandir (17-11-2011 10:21:00)

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#8 29-03-2012 18:06:59

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Ce serpent là avait été de trop.
Morandirh s'était aventuré trop loin de Stella, poussé par l'avidité de nouveaux territoires mais aussi ennivré par la satisfaction de retrouver jours après jours une partie de ses capacités physiques amoindries par son passage dans le arkhan future.

cela faisait plusieurs mois qu'il explorait les environs de Stella. Une façon de renouer avec la civilisation et de se préparer au reste de son voyage.

Depuis quelques jours il pouvait même sentir les deniers s'entrechoquer dans sa bourse de cuir , lui qui avait survecu plusieurs mois sans aucune finance ni equipement.

"trop imprudent, voilà ce que j'ai été" maugrea t il en se relevant d'un lit de l'Auberge de Jedda.

Il aurait pu reprendre la route aussitôt et poursuivre sur sa voie, se fortifier avant d'aller aux ruines en espèrant y découvrir un des puits, ou tout au moins un indice .......

Mais cette dernière péripétie l'avait profondément affecté.

"A quoi bon ..... après tout, ils sont déjà morts....tous ceux que je connaissais""mort durant l'exode ou simplement par vieillesse.....et ici je ne suis personne. A quoi bon continuer, pour qui? pour QUOI ? POUR L'HONNEUR ? l'honneur d'être un GUEUX courant la forêt pour chasser ? est ce ...maintenant ....le seul but ........de ma vie ?....."

Depuis quelques jours, il tenait ce discours soutenu par une prodigieuse quantité de bière ingurgitée, se parlant à lui même....Au final, Une façon comme une autre de se suicider.

"Peut être n'ai je pas ma place ici , peut être ne l'ai je jamais eu......." dit il en laissant son regard s'attarder sur la lame d'un couteau.
"Oui, certainement. Ce serait plus facile d'arréter ....peut être même de retrouver Cylia au delà"

Morandirh ferma les yeux, se passa la main dans ces cheveux qu'il jugeait encore plus blancs que d'habitude, et hésita franchement. Est ce que sa vie sur Arkhan devait s'arreter ? simplement ne plus donner suite ? oublier ses obligations ?

Seul l'orgueil le sauva in extremis " Si je dois mourrir, je mourrais au combat......peut être demain sur la route , mais pas dans l'alcool et de façon pitoyable".

Savant pertinement qu'il n'etait pas prêt à affronter les ruines, il contacta Erkenbrand sur son Holoring.

"Capitaine ! etes vous toujours d'accord pour me guider jusqu'aux ruines? "

Le ton de sa demande sonnait comme un requiem donc le ryhtme était dicté par un curieux pressentiment.
Certe il n'avait plus la foi mais il préssentait aussi  qu'Arkahn futur allait devoir relever un défi aussi grand que l'Arkhan de son passé.....et il n'était pas sûr de vouloir y faire face.....
Pas sans espoir.

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#9 13-04-2012 15:34:17

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Morandirh s'approcha du desert.
Il pouvait sentir la chaleur montant du sol, et etouffant l'humidité venant de la plaine.

Il posa un pied sur le sable et la luminosité lui brula les yeux tout comme l'horizon qui se perdait sur une ligne jaune sable et bleu ciel.

Dans sa tête , les questions se heurtaient les unes aux autres...
"est ce tout ce qui reste ?"
"est ce les puits qui ont tout brulé
?"

"Sommes nous responsables de tout ce gachis ?"


IL exprima cependant la plus importante à voix haute " est ce que les ruines m'apporteront la réponse ? "

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#10 16-04-2012 12:06:02

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Le dernier Holoring d'Erkenbrand lui avait donné suffisament d'information pour le mener sain et sauf à destination.

La chaleur emmagasinée par le sable du désert s'élevait lentement vers l'azur du ciel, distordant sur son passage la ligne d'horizon et tout ce qui se trouvait au-dessus. Cependant , nul doute ne susbsitait sur l'amas de rochers situé à 70 m.
En plissant des yeux , Morandir pouvait distinguer des formes trop linéaires et géométriques pour être des oeuvres de mère nature.

Il accéléra le pas mais le sable fluide du dessert absorbait toutes les impulsionss.
Tel devait être la véritable nature du desert : immuable et constant , impossible à plier à la volonté de l'homme. L'homme devait se soumettre à sa constance ou en payer les prix.

La cadence un peu plus soutenu s'accompagna du battement des sangles de son sac sur son armure, générant un ryhtme hypnotique qui renforçait le caractère mystique du désert.

Morandir arriva finalement près de l'amas rocheux, des pans de murs et des constructions ensevelis sous le sable ou bien mangés par l'érosion.

"rien de sufisament visible pour me rappeler quelquechose" se dit il.
"pas la peine de trainer ici, il ne doit rien y avoir en surface qui subsiste.....".


Il repèra le cadre majestueux du portail en pierre  le dominant de plusieurs metre de haut, et le franchit pour pénétrer dans ses ombres.


"Erkenbrand m'a dit que ce lieu était connu comme le refuge, et je dois me trouver dans l'anti chambre".

Il senti le chemin qui descendait légerement.  Il accueillit avec bonheur la fraicheur qui accompagnait la pénombre . Le chemin s'arréta pour déboucher dans une grande salle au sol pavé . L'écho de son premier pas raisonna et fit bouger légérement une ombre. Erkenbrand  se trouvait déjà là et tous les deux étaient venus chercher des réponses à leur destins. Ils échangèrent d'un regard . Depuis son départ de Jedda, Morandir avait le pressentiment qu'Arkahn allait devoir relever un défi aussi grand que l'Arkhan de son passé.....Dans ce silence solennel , il en était persuadé.

Dernière modification par Morandir (16-04-2012 12:07:10)

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#11 03-05-2012 14:26:14

Morandir
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Re: Morandirh : RENAISSANCE

Erkenbrand l’avait mis en garde sur les pièges parsemant le refuge de l’ancien mais cela n’avait pas été suffisant pour éviter les chutes et les fléchettes empoisonnées.
Suite à un coma de passage, Morandirh déambulait depuis plusieurs jours  dans les couloirs du refuge, essayant tant bien que mal de s’orienter.

Cette exploration suscitait en lui des sentiments très différents.
D’un côté, l’environnement solennel du refuge, noyé dans l’obscurité et le silence, était source d’excitation car il espérait aboutir à une étape importante de sa quête. Une étape suffisante pour lui redonne le gout de vivre et l’énergie de poursuivre sa mission.

D’un autre côté, le peu de visibilité et les pièges dissimulés maintenant une atmosphère oppressante et tendu. Chaque bruit étant décuplé par l’imagination et il avait l’impression de profaner un lieu sacré.
En même temps, si ce refuge étant celui d’un Ancien, qui mieux que Morandir était à même de se sentir chez lui.

Il pris la direction plein Est sur le conseil d’Erkenbrand qui ouvrait la voie. Les flammes s’amusait à dessiner des arabesques sur les murs des couloirs comme autant d’ombres d’anciens occupants.

Morandirh mis le pied sur la dalle en terre cuite , devinant le point central de la salle, il obliqua vers le Nord pour arriver à la porte de la chambre de l’Ancien, et la franchit grâce au mot de passe qu’Erkenbrand lui avait confié.

Respectueusement, il entra dans la pièce où l’ancien s’était terré pendant plusieurs siècles. Comment un homme avait-il pu accepter un tel destin ? avait-il vraiment cru pouvoir échapper à la mort ?

il n’avait en rien réussi.
Même si les fonctions vitales de son corps et de son esprit s’étaient maintenus au fil du temps,  son existence sous terre n’était en rien une vraie vie mais davantage une non-vie. Méditant sur cela, Morandir ce fit la réflexion que ce comportement était typique des mages de son temps :
« avoir toujours un control total »
«  se croire au-dessus des autres et ne pas partager leur sort » dit-il en secouant tristement la tête.

« je ne sais pas qui tu étais Valencian, et même ce que tu étais, mais je ne serais pas étonné que tu sois un ancien membre du cercle des mages ».
« j’espère que je me trompe » dit il en reprenant son chemin.

Un peu plus loin, Erkenbrand attendait patiemment son arrivée.
Les choses sérieuses allait commencer.

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