Forum Arkhan

N'ayant que ça à faire durant sa convalescence (à part se faire dorloter par une jolie serveuse) Kao se mit à réfléchir à la Magie du refuge. D'après ce que disait le Mage, le temps avait été bloqué autour du refuge, comme un barrage bloque l'eau. La remarque innocente de Cosmo à propos de la pilosité de l'ancien lui fit prendre conscience d'un aspect de l'analogie avec le barrage. Lorsque l'on brise un barrage, l'eau accumulée se précipite dans le lit du cours d'eau en quelques instants. Dans ce cas précis, c'est le temps qui avait été bloqué. Un aflux soudain de temps serrait plus que dommageable pour l'occupant des lieux. Vieillir de 1000 ans c'est plutôt dangereux pour la santé. Kao décida de faire part de son hypothèse à tout ceux qui étaient dans les Ruines, que l'un d'eux puisse prévenir l'Etranger (vu qu'il n'a pas d'Holoring, c'est difficile de le contacter directement.

Kao

Les propos de Kao Xim étaient tout à fait juste. Dax n'était donc pas le seul à envisager cette hypothèse... Il avait un peu plus tôt contacté Cosmophile à ce propos pour qu'il en touche deux mots à l'ancien. Il s'y connaissait surtout en art et architecture antiques, même si c'était des bases, pas en magie, où très peu. Mais ce qu'il savait, c'est qu'on ne joue pas avec la trame temporelle. Cela pourrait être catastrophique. Il avait couru comme un dératé pour désactiver les pièges bloquant le passage. Il n'en restait plus qu'un et ses compagnons semblaient tous épuisés ou peu décidés à toucher à la dalle qui le contrôlant le piège numéro un. Mais bientôt, il pourrait se remettre en route et le prince et son équipe pourraient passer. Pourvu qu'ils soient rapides.

Se retournant vers le grand archer à moitié nu, le capitaine de la Garde Franche le toisa de la demi-tête en moins dont il disposait, un éclat de colère brillant dans les yeux de son visage qui maintenait cependant son sérieux mais aait laissé tomber le demi-sourire qui ornait généralement le coin de ses lèvres :

Messire Ghost ? Je vous demande pardon ? Vous faites vous vous-même le porte-parole de vos Gardiens ? Je n'ose penser que c'est le cas : ceux-ci m'avaient paru plus sensés que vous, bien que quelques peu sanguins comme vous l'êtes. Moi qui croyais que les Stellesi étaient avant tout des gens sages et posés, il semblerait que les rumeurs ne soient pas toutes vraies...

Oui, je parle de vol. J'ai été mandé par le prince Gaïus pour assurer la cohésion des aventuriers accompagnant le prince Gaïs, Eli Drago et ses assistants archéologues. J'ai juré que ni moi ni aucun membre de la Garde Franche ne porterait la main sur un bandit reconnu comme tel et accompagnant volontairement cette expédition, tant que ceux-ci ne commettraient pas d'actes illégaux. Kao Xim est un bandit reconnu et il n'a pas fait les frais de nos chasseurs de primes, comme promis au prince. Néanmoins, je ne peux certainement pas tolérer un tel manquement aux lois des royaumes : si Maître Valencian -et un peu de respect pour un Ancien, jeune malotru !- choisit de sortir de son refuge et d'emporter son bagage avec lui, nul doute qu'il fera appel au prince ou aux Oubliés pour faire en sorte que sa bibliothèque ou tout ou partie de ses affaires puisse être déménagé en lieu sûr. Sans son consentement -et jusque là, il n'en a certainement pas exprimé ni l'envie ni le désir-, il s'agit d'un vol pur et simple, ne t'en déplaise.

Garde donc ton fiel dans ta bouche, petit impertinent, j'ai mandat du prince pour faire régner l'ordre et tu manques cruellement de respect et de courtoisie, sans parler des notions élémentaires des lois des Royaumes. Sache que si j'accompagne le prince Gaïus et les archéologues, je n'en considère pas moins que violer une nécropole et y ramasser les trésors qui y ont été enterrés avec les morts s'apparente à du pillage de tombes. J'accomplis néanmoins ma tâche sans faire obstruction à ce que je considère comme un acte mauvais.
Ose seulement me contredire et me traiter d'avare ! Qui donc a pris ces reliques ? Est-ce un archéologue ou un savant ? Je ne crois pas non... Alors avant de jeter ton opprobre sur ma compagnie, sache donc qui est dans son droit ici et qui insulte les morts en les dépouillant ! Et si tu ne goûtes pas mes paroles, rien alors ne t'empêche de quitter ces lieux pour te décharger de mesquinerie sur quelque monstre errant dans ces couloirs !

Le rôdeur se retuorna alors vers Cosmophile et l'Ancien et lui adressa des paroles sur un ton plus apaisé :

Maître Valencian, les survivants ont perdu l'usage de la Magie : il n'en subsiste que quelques bribes au travers des reliques que sont les relicartes et les Holorings notamment, mais plus personne ne sait en créer ou user de quelque sortilège qui soit. Cependant, les vents noirs règnent toujours pendant un tiers de l'année, apportant leur lot d'aberrations et de mutations. Les temps ont changé cependant et les survivants on réussi à fonder à nouveau des royaumes pour permettre l'émergence de nouveaux peuples et de nouvelles cultures.
Visiblement, votre sortilège pour créer ce refuge hors du temps vous a emprisonné dans cette pièce comme elle-même était emprisonnée hors du temps : ni la pièce ni vous même n'avez vieilli. Sans doute notre irruption dans la pièce a-t-elle brisé le sortilège, ramenant le temps à sa normale et vous libérant par la même occasion. Les lieux dehors ne sont pas sûrs : de nombreux monstres créés par les Arkhanas hantent les campagnes et martyrisent les hommes. De nombreux bandits écument les routes et les cités d'aujourd'hui. Cependant, le grand cataclysme a fini et les cieux, les terres et les mers ne sont plus le théâtre du chaos qui nous a été décrit par les légendes de votre temps.
Je ne sais si dans votre état il est sûr de sortir de votre refuge du fait de ce sortilège qui vous a affecté pendant si longtemps. Cependant, si celui-ci vous a complètement libéré, alors ma compagnie comme de nombreuses autres coteries de ce monde vous feront certainement une escorte digne d'un prince pour que vous puissiez contempler de nouveau la lumière du soleil et fouler de nouveau l'humus frais des sous-bois...

Pensez-vous être capable de sortir sans contrecoup de votre sortilège ?

Kao n'avait pas pensé un seul instant déclencher une telle tempête. Il repris donc son Holoring et tenta de dissiper toute cette incompréhension.
"Une pensée avait traversé mon esprit et j'avais voulu la soumettre aux personnes capables d'intervenir. Je n'ai incité personne à commettre un acte aussi bas que de voler une personne âgée de plus de 1000 ans. Et aussi inconscient étant donné que la personne en question est un mage (assez balaise pour survivre 1000 ans).
De plus n'étant même pas sur les lieux, je n'aurait aucun intérêt au vol d'un livre Ancien. Mon intervention avait même le but inverse : tenter de préserver ce savoir inestimable (à moins que ce ne soit que des livres de cuisine).

Pour finir, les accusations du capitaine de la Garde sont blessantes. Un Ménestrel n'est pas un vaurien, c'est un artiste !

Toujours est-il que le fond de ma question n'a pas encore été discuté."

Dernière modification par Kao Xim (01-02-2010 18:52:10)

Valencian était au cœur d'une querelle, le ton montait et cela l'importunait... vraiment !
Il avait passé près de mille an de solitude et de silence, ce vacarme lui cassait les oreilles et lui donnait mal au crâne.

Il leva la main et prononça un mot étrange. Une aura bleutée vint l'envelopper et tout d'un coup, le silence régnait à nouveau.
Certains continuaient à vociférer, mais aucun son ne sortait de leur bouche. Le calme absolu.

« J'apprécie beaucoup votre compagnie. J'ai demeuré seul bien trop longtemps. Cependant, si vous ne parlez pas moins fort, je vais devoir... **cough !**»

L'Ancien blêmit à vue d'œil, il toussait et se sentait mal, il resserra sa main sur son cœur comme s'il le faisait atrocement souffrir. Ses yeux sortaient de leur orbite, ses nerfs étaient tous tendus et se lisaient sur sa peau et son visage. Ses os semblaient se déformer, craquer... c'était horrible. Sa barbe continuait à pousser mais à une vitesse encore décuplée, ses cheveux se teintaient de gris, puis de blanc... il tomba, inconscient.

Lorsqu'il reprit ses esprits quelques secondes plus tard, il se releva avec grand peine, certains l'aidèrent. Ils pouvaient de nouveau parler, le choc avait dû altérer la magie qu'il avait utilisé. Mais en face d'eux, ce n'était plus le même homme, il était vieux, ridé, courbé... pourtant, il portait le même bâton, la même toge, peut-être un peu plus usée.



« Je crois que votre ami avait raison, celui qui parlait au travers de l'hologramme. La magie de ce lieu n'est plus, et je paie à présent mon expérience. En un sens, j'ai réussi à survivre au cataclysme. Mais j'aurais dû pouvoir sortir d'ici juste après... pas y rester aussi longtemps. Quelque chose n'a pas dû fonctionné correctement. Le rituel était expérimental, nous étudions ces failles dans l'espace-temps, nous pensions pouvoir en tirer la substance, s'en inspirer. Je ne sais pas si c'est nous qui avons raté une étape, qui avons manqué de perspicacité, ou si c'est ce que vous nommer Grand Fléau qui a causé ce dysfonctionnement. Toujours est-il que je vais bientôt mourir, je le sens, je le sais... j'ai tant de choses à vous dire, mais par quoi commencer ? Je devais être un guide, je m'étais fixé de l'être. Mais il s'est passé du temps, beaucoup trop de temps, aujourd'hui mon monde n'est plus, et vous avez construit le vôtre... »

Al Kabyihr, suant à grosses gouttes, entre enfin dans la pièce, et se dirige d'un pas assuré vers l'inconnu.


Bonjour, Monsieur, je suis absolument ravi de vous rencontrer enfin ! Je m'appelle Al Kabyihr, je suis l'Elu du Temple du Savoir. Je suis donc chargé de faire des recherches puis enseigner toute notre histoire, et celles de nos ancêtres.
Depuis que j'ai appris votre existence,  ma fonction et ma curiosité m'ont bien sûr poussé à vous rejoindre au plus vite, j'ai malheureusement été légèrement retardé... (S'épongeant le front) Enfin, mes mésaventures ne vous intéresseront certainement pas... J'ai enfin l'occasion de vous rencontrer, j'aimerais vous poser quelques questions, en toute bienveillance...

Veuillez tout d'abord excuser la dispute absurde à laquelle vous venez d'assister : ces querelles doivent vous paraître bien puériles et hors d'à-propos. Considérez juste que la nature humaine n'a manifestement que peu évolué pendant votre catatonie; la jalousie et l'agressivité datent, j'en suis certain, de bien avant le Grand Fléau ! N'y faites pas trop attention, je vous en prie...

Venons-en aux faits, et surtout à ce que vous savez. (Observant le changement physique manifeste de son interlocuteur) Qui sait, le temps vous a manifestement épargné, mais il semble reprendre son dû... Peut-être n'avons-nous que peu de temps, je me limiterai donc aux questions essentielles.

Vous le savez, nous sommes aujourd'hui en 943 après ce que nous appelons le Grand Fléau, que vous semblez appeler le cataclysme. Nous ne savons presque rien de ce cataclysme, en connaissez-vous les raisons ? L'Homme en est-il bien le responsable ?

Quel âge aviez-vous lorsque vous vous êtes réfugié ici ? Quelle était votre fonction avant le Grand Fléau ?

Vous avez maintenant plusieurs centaines d'années, mais vous apraissez beaucoup plus jeune. A votre époque, vivre si longtemps était-il commun, ou même imaginable ?

Comment était Arkhan avant le cataclysme ? Des prairies, des montagnes, des forêts, des océans, comme maintenant ? Ce refuge était-il déjà au milieu d'un désert de dunes stériles ?

Actuellement, nous avons une saison au cours de laquelle la Lune est mauve, et où des animaux étranges, très agressifs et vraisemblablement mutés, apparaissent et disparaissent à leur gré. Ce phénomène existait-il de votre temps ?

Connaissez-vous ce que nous appelons les Arkhanas ? Ce sont de petites pierres blanches ou rouges qui, une fois échangés contre des Relicartes anciennes, nous apportent force ou sagesse, généralement selon notre volonté. Il existe pourtant quelques individus qui absorbent directement l'énergie de ces pierres, sans l'aide de Relicartes... Celà vous fait-il penser à quelque chose de votre époque ?

J'espère ne pas vous fatiguer avec mes questions, j'ai juste soif de savoir ! Et si vous voulez en savoir plus sur notre civilisation actuelle, n'hésitez pas à me demander, j'essaierai moi-même de contenter vos interrogations !

Au moment où Al Kabyihr ferme la bouche et attend avidement les réponses à ses questions, des pas précipités se font entendre dans son dos : le Prince Gaïus entre dans la petite chambre...

Dernière modification par Al Kabyihr (01-02-2010 21:44:06)

Durant toute l'absence de Valencian, Silice avait eu le temps de regarder les nombreux livres soigneusement rangées dans les bibliothèques. L'un d'eux attira particulièrement le regard de la jeune fille. Ce n'était rien d'autre que les mémoires de ce même Valencian.
Après avoir averti le Prince de sa découverte, elle attendis le réveil du mage. Elle s'était assoupie un long moment dans le fond de la pièce et se réveilla à l'arrivée du Prince. Et elle s'aperçue que Valencian avait vieilli à une vitesse folle.
Elle s'avança donc en direction du Prince et s'exclama :

Bonjour, mon Prince
Je me permets de prendre la parole pour vous proposer de lire les mémoires de Valencian. Celui ci m'a l'air épuisé et a probablement besoin de se reposer.

Silice n'attendait plus qu'un acquiescement du Prince pour s'exécuter.

Voriin dépeçait le cadavre du Béhémot lorsque le prince passa avec sa garde. Il se releva un instant, recouvert de sang et de chair, pour fixer le cortège. Il ne put s'empêcher de sourire tellement cela le dégoutait... il en profita même pour faire passer son ressenti de manière sarcastique.

On awive apwès la bataille monseigneuw ?!

N'attendant pas vraiment de réponse, il se replongea aussitôt dans les restes de la bête, cherchant un quelconque trophée à garder.

Le perspicace Kao Xim avait envoyé une holoring général pour donner une explication possible de la vertigineuse accélération pileuse de Valencian qui, bien que Cosmophile n'entende pas grand chose à la magie, semblait tenir la route. C'est ensuite Dax qui avait contacté le rôdeur pour abonder dans le même sens et suggérer de signaler à l'Ancien, avec le plus de tact possible, la possibilité qu'il subisse un vieillissement accéléré en contrecoup du sortilège qui l'avait maintenu hors du temps un millénaire durant.

Mais ce fut inutile, car l'homme-sans-âge-mais-de-plus-en-plus-sénescent avait de lui-même saisi ce qui lui arrivait. Il semblait avoir déjà admis que son heure était venue et ne souhaitait apparemment plus que raconter son histoire et répondre à quelques questions avant de sombrer enfin, une fois pour toutes, dans le néant de la mort. Cosmophile était ému et, comme la plupart des personnes présentes, pendu aux lèvres du vieil homme pour entendre ses dernières paroles.

C'est alors que le fils du roi Trex entra dans la salle avec son escorte, et les archéologues à leur suite.

Le vieil homme salua le Prince aussi cérémonieusement qu'il l'aurait probablement fait avec un monarque de son temps et lui adressa un salut courtois.

« Je suis également enchanté de rencontrer l'un des Grands de ce monde, Prince Gaïus, fils de Trex Ier de Belerim ! Si vous me le permettez, je vais répondre à l'Élu du Temple du Savoir.

Al Kabyihr, vous semblez jeune et curieux, et pourtant vous occupez des fonctions qui semblent importantes mais dont je ne connais rien. Surtout, vous posez des questions justes. Je vais vous répondre :

Le cataclysme... je ne sais exactement comment il s'est terminé, mais lorsque je suis né, il était déjà là. Il est assurément dû aux hommes, aux mages. Ils se sont toujours servi de la magie à profusion, oubliant les dégâts qu'elle pourrait causer... qu'elle avait déjà causés !
La magie est un don, nous avons appris à nous en servir et à récupérer l'essence de la nature, les énergies qui nous entourent. Je n'ai pas le temps de vous enseigner... ni la volonté je l'admet. J'ai vu ce qu'elle a fait, et d'après ce que vous me dites, 943 ans après, il en reste des séquelles bien visibles.
Puiser dans la nature, dans l'eau, le feu, la terre et l'air. C'est ainsi que nous retirons la substance, l'énergie. Après, c'est la formulation qui rend l'Art complexe. Plus elle est longue et délicate, et plus le risque est grand en cas d'échec, et plus les effets indésirables sont violents. C'est cette accumulation d'échecs qui à causé le cataclysme. J'en suis intimement persuadé.
Ce que j'appelle le cataclysme, c'est tous ces événements qui se sont passés, liés à nos abus : des pluies acides qui déchiraient le ciel et nous brûlaient la peau, des vents glacials qui causaient des transformations qui bien que passagères nous inquiétaient fortement... Puis sont venus les raz de marrée, les tremblements de terre... le sol se déchirait, il en naissait des abysses ou recrachait des montagnes... Et pour finir, il y avait ces déchirures de l'espace et du temps, des phénomènes incroyables et inexplicables...

J'avais près de cent vingt ans lorsque je me suis enfermé ici. Je n'ai ensuite pas vieilli durant les mille ans de mon emprisonnement. Le Temps rattrape celui qu'il a perdu... Vous me parlez de longévité exceptionnelle, mais je n'étais pas si vieux. Nous vivions près de deux cent cinquante ans en moyenne ! Je suppose que je dois mon exceptionnelle jeunesse à ce refuge que nous avons créé...
J'étais chercheur, j'étudiais ces déchirures dont je vous ai parlé. Elles semblaient ouvrir sur d'autres mondes, il y en avait partout, et cela devenait incontrôlable, car elles vomissaient parfois des créatures hideuses et démoniaques. L'un d'entre nous s'y est perdu et n'en est jamais revenu... nous avons depuis étudié de l'extérieur. Le phénomène était étrange, il pouvait être très grand ou parfois très petit. Il pouvait durer plusieurs heures ou se refermer en quelques secondes. C'est grâce à ces études que nous avons eu l'idée de développer un projet secret en parallèle, celui de la construction d'un refuge qui passera le cataclysme et le temps, pour aider le monde de demain...

Avant ma naissance, le monde était certainement beau et verdoyant. Mais je ne l'ai connu que triste et pluvieux... une pluie qui n'a jamais cessé de battre... un monde sur le déclin.
Nos cités étaient certes majestueuses mais elles n'avaient plus le même éclat. Le soleil avait disparu depuis bien longtemps et ne les faisaient plus briller. Nous avons combattu chaque nouveau dérèglement par un peu plus de magie. Nous avions même un dôme tout neuf au-dessus de la ville de Trandor ! Les gens n'était plus obligés d'utiliser les évapluies pour se protéger de l'acidité des averses, sauf quand ils sortaient de la cité bien entendu. Un soleil artificiel avaient été mis en place au sommet du dôme, afin qu'il répande une lumière comment en plein jour, malgré le ciel orageux. Les rues étaient constamment animées, les brocanteurs vendaient leurs vieilles machines mécanomantiques pendant que les marchands les plus en vogue vendaient les nouveaux prototypes nucléomantiques...
J'aimerais beaucoup voir ce que le monde est devenu... cela me fait aussi très peur... vous me parlez d'un désert entourant cette nécropole, autrefois ce n'était que du sable faisant face à la mer, belle et infinie.

Le monde doit avoir bien changé. Je ne sais si les vents noirs sévissent toujours, mais les aberrations dont vous me parlez en sont certainement les résidus. Nous craignions à l'époque que les mutations puissent être définitives, c'est sûrement le cas de ces... choses.
Quant aux arkhanas, bien sûr que je les connais. Tout ceci existait bien avant le cataclysme, de même que les holorings. »

L'Ancien se releva et se dirigea vers l'étagère toute proche, il y ouvrit un coffret en bois ouvragé et en sortit un anneau, qu'il tint dans sa main.

« Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas servi de ces choses... il était rendu inutilisable avec la création de ce refuge, nous nous en doutions !
Mes ancêtres ont créé ces objets, de même que les arkhanas, les relicartes, toutes ces choses qui permettaient aux hommes de vivre une vie palpitante et toujours plus confortable. Ce sont des artefacts, des objets mêlant technologie et magie, un art que nous avons appelé la mécanomancie, et qui plus tard est devenu la nucléomancie...
J'ai appris dans les livres d'histoire que les animaux avaient été capturés et que des expériences génétiques avaient été faites sur eux. Qu'on avait inséré des arkhanas dans leur corps, pour les joies de la chasse. Cela amusait notre peuple... votre histoire sur les individus absorbant ces pierres me fait penser à cela... j'ai entendu parler de légendes, d'hommes et de femmes qui étaient soumis à ces extravagances... ce n'étaient que des légendes. Si vous me dites qu'aujourd'hui, une poignée présentent ce symptôme, et qu'ils ont survécu au-delà des âges, alors elle est peut-être vraie ? »

Cela faisait maintenant quatre jours qu'Animah gardait son interrupteur. Elle essayait de se tenir au courant de ce qui se passait ailleurs dans les ruines et auquel elle regrettait de ne pouvoir assister. Enfin, c'était déjà bien d'être arrivée là et de servir à quelque chose !

Les "jeunes" s'efforçaient de garder les pièges désactivés et une grande effervescence s'était emparée d'eux lorsqu'ils avaient appris que le Prince en personne remettait sa vie entre leurs mains en traversant l'édifice - une nécropole, à ce que les "moins jeunes" disaient (le terme d'"anciens" ne semblait plus très approprié !)
Au cours de leur garde, les attaques étaient fréquentes et, bien que peu dangereuses, les blessures s'additionnaient...
Sachant que tous n'avaient pas la possibilité de panser leurs blessures, Animah s'inquiéta de l'état de santé des aventuriers présents dans la chambre des Rats, harcelés par les chauves-souris.

"Tout le monde va bien ? Personne n'a besoin de soins ?"

"Moi, je veux bien", répondit un confrère, Achéron Arrowsmith, à l'autre bout de la salle.

Après avoir vérifié que "son" piège était bien désactivé, Animah entreprit de traverser la Chambre, longeant le mur pour aller au plus vite.
En chemin, elle croisa Orfelin et Sorrow en plein combat et s'aperçut que le visage de ce dernier était couvert de sang. Protégée par Orfelin, la marchande prit le temps de nettoyer et de panser les entailles que les griffes de la bête avaient tracées sur le crâne de la guerrière. De nombreuses autres blessures étaient visibles sur ses bras, son cou et sa nuque mais elles étaient déjà en train de cicatriser.

"Solide, la guerrière", pensa-telle en s'éloignant.

Plus loin, Animah rencontra Yokinoss qui se défoulait sur les rats près de la porte. Ses vêtements étaient en piteux état, déchirés en plusieurs endroits et maculés de sang. La secouriste improvisée pansa une plaie qui menaçait de s'infecter et poursuivit son chemin.

Elle salua d'un signe de tête Duarna qui avait la charge du premier piège.

Enfin, Animah rejoignit Achéron et Yoko, à l'angle opposé à son point de départ. Tous deux veillaient sur le sixième interrupteur tout en repoussant les assauts d'un autre chiroptère. La marchande commença à soigner son confrère mais elle se rendit vite compte qu'elle était trop fatiguée pour continuer. L'état d'Achéron ne paraissait pas alarmant. Elle s'assit en s'appuyant contre le mur et ferma les yeux.

Dernière modification par Animah (01-02-2010 22:33:05)

Lorsque le Scorpial ressurgit de sous terre, ils durent s'y mettre à plusieurs, dardant de coups d'épée et de flèche la bête, sous le regard admiratif d'Andrade.
Ils en vinrent finalement à bout, finalement assez aisément, ce qui ne fit qu'augmenter la stupéfaction d'Andrade devant de tels guerriers.

Akita pesta qu'elle n'arrivait pas à ouvrir le coffre, alors Andrade y vit une nouvelle façon de se rendre utile : en 2 coups de piolet, le coffre était ouvert : il y avait une joli pendentif, probablement une de ces reliques que les explorateurs étaient venus chercher !
Elle la ramena au groupe, en demandant à qui il fallait la donner. La réponse fut unanime, bien qu'Andrade sentit des menaces sous-jacentes d'Otto si elle venait à ne pas faire comme il avait décidé... Comme si elle avait posé la question pour la rhétorique (encore eusse t'il fallut qu'elle connaisse le terme) !

Toujours est-il qu'elle se mit en devoir de retrouver Ashe Magnus pour lui remettre le médaillon. Et cela tombait bien, cette dernière n'avait pas filé comme les autres, pressés d'aller en découdre avec le Béhé...stiaud. Ça, s'ils courraient pour y aller, c'était bien qu'ils ne l'avaient pas vu, la bête...